CONÇU AU DÉBUT des années 80 par le Pr Vincent Dor, le Centre Cardio-Thoracique de Monaco a eu pour objectif d’offrir la meilleure qualité de soins en optimisant et en rationalisant au maximum l’organisation et le fonctionnement, ce qui pour Vincent Dor, n’était malheureusement pas possible en France.
Qu’on y pense : ce petit centre (23 chambres ; 47 lits équipés pour des soins intensifs et surveillance télémétrique) a su réunir plusieurs équipes médico-chirurgicales de renommée internationale, avec une permanence des soins totale (24 heures/24, 365 jours/365) et en se dotant d’un équipement à la pointe du progrès : 2 unités d’investigation par IRM et scanner, 2 salles d’explorations numériques, l’une étant angio-chirurgicale (elle permet de traiter sans déplacement les cas urgents et/ou délicats), 2 salles d’interventions, 12 postes de Rea-USI, 7 postes d’hospitalisation de jour.
L’imagerie au cœur du dispositif.
Le Pr Vincent Dor insiste sur l’importance de l’équipement et donc du partenariat avec Siemens : « Un scanner et une IRM pour une structure de 50 lits, cela peut surprendre beaucoup, mais ce choix de l’innovation technologique est au cœur du projet de l’établissement, dans tous les secteurs du diagnostic, de la cardiologie interventionnelle et de la chirurgie. »
Ce choix permet au CCM d’afficher une activité remarquable en 2012 : 4 865 actes diagnostiques ou de contrôle, 735 actes « interventionnels » (220 angioplasties, 175 poses de pacemakers ou défibrillateurs, 22 TAVI…) et 842 actes chirurgicaux (214 pontages…).
Le choix des équipes.
L’autre facteur essentiel est le facteur humain, à commencer par l’équipe médicale triée sur le volet et fidélisée. Quand Vincent Dor a décidé de prendre un peu de champ (il est toujours très présent) il a soigneusement choisi son successeur, le Pr G. Dreyfus, un élève reconnu du Pr Carpentier.
L’équipe soignante est également scrupuleusement choisie, formée, fidélisée : que des infirmières, pas d’aides-soignantes, souvent bilingues, effectuant des rotations de 12 h 00 (« ce qui est beaucoup plus fonctionnel mais impossible en France », souligne Vincent Dor). Tout étant fait pour la sécurité et le confort des malades, comme en témoignent aussi la qualité et la propreté des chambres.
Pas une « médecine de riches ».
Monaco, des locaux spacieux, des chambres ultra-modernes, un équipement de pointe, tout peut laisser supposer qu’on est là dans un temple de la médecine pour les riches. Pourtant quand on analyse la liste des patients traités, on constate que, pour la grande majorité d’entre eux, les frais médicaux sont intégralement pris en charge par leur sécurité sociale ou leur contrat d’assurance : Monégasques, Français (sous réserve d’entente préalable pour ceux ne résidant pas dans les Alpes-Maritimes), Italiens (convention italo-monégasque), ressortissants de la Communauté Européenne (urgence survenue au cours d’un séjour dans les Alpes-Maritimes). Par ailleurs, des accords ont été passés avec les structures de prévoyance de plusieurs pays.
Enfin, grâce à l’aide de plusieurs associations caritatives (principalement monégasques) plusieurs dizaines d’enfants venant des pays pauvres sont explorés ou opérés au Centre, chaque année.
Un modèle économique original.
La dernière originalité du CCM – et pas des moindres – a sans doute de quoi séduire les organismes payeurs : un forfait global englobant l’intégralité des soins et honoraires en fonction de chaque acte diagnostiqué. Indépendamment de la durée d’hospitalisation, prenant en compte la survenue d’éventuelles complications et la surveillance systématique des patients (1 mois après exploration, 6 mois après cardiologie interventionnelle, un an après chirurgie).
Une motivation pour faire vite et bien. Et si on essayait ailleurs ?
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