L'agence régionale de santé (ARS) de la Guadeloupe a annoncé vendredi une « délocalisation partielle » du CHU de la Guadeloupe afin de réaliser « les opérations de nettoyage nécessaires », nécessaires pour débarrasser l'établissement des polluants consécutifs à l'incendie survenu en novembre dernier.
Le CHU avait progressivement été réinvesti depuis le début de l'année. Une série de malaises et de troubles neurologiques dans plusieurs services ont rapidement inquiété le personnel qui, organisé en un collectif de défense, a demandé le transfert des activités dans d'autres établissements. Cette délocalisation partielle ne répond pas complètement aux demandes du collectif dirigé par le Dr Mona Hedreville qui martèle : « Il faut que l'ensemble des services soit déplacé hors de l'hôpital, le temps qu'un nettoyage industriel et que des travaux de remise aux normes soient effectués. »
Les détails du déménagement encore inconnus
À ce stade, aucune décision n'a été arrêtée en ce qui concerne les services qui seront concernés par la délocalisation. Selon le Dr Mona Hedreville, « cette déclaration est là pour nous faire patienter. Les chefs de pôle doivent présenter aujourd'hui (mardi 13 mars, N.D.L.R) les services à délocaliser en priorité ». Une réunion avec la nouvelle directrice générale de l'ARS de la Guadeloupe, le Dr Valérie Denux, doit se tenir jeudi 15 mars pour déterminer les services qui seront déplacés, ainsi que le planning et les lieux où ils seront installés.
Si les détails pratiques restent à définir, l'ARS précise toutefois que le plateau technique (urgences, laboratoire, imagerie et réanimation) restera sur le site du CHU qui ne retrouvera pas sa capacité initiale en termes de capacité chirurgicale : sur 12 blocs opératoires, seulement 7 devraient être remis en service, parmi lesquels 2 blocs mobiles, à l'extérieur du CHU. Les membres du collectif de défense du CHU défendent pour leur part l'idée d'utiliser les locaux du nouveau centre hospitalier gérontologique du Raizet ainsi que les espaces laissés libres dans l'hôpital de Capesterre-Belle-Eau.
En plus des malaises déjà survenus depuis un mois dans le laboratoire de biologie et dans le service de gastroentérologie et métabolisme, de nouveaux symptômes sont apparus chez les personnels des urgences pédiatriques, et des services de néonatalogie et de chirurgie pédiatrique. « Certaines personnes ont dû être arrêtées avec des signes d'encéphalopathie objectivés à l'IRM », précise le Dr Hedreville.
De nouvelles analyses toxicologiques
À partir du 19 mars, des experts « en toxicologie, en neurologie, en organisation des soins et en gestion de crises hospitalières » interviendront au CHU de la Guadeloupe, précise enfin l'ARS, qui ajoute que « des résultats de cette mission seront présentés aux instances du CHU et partagés en toute transparence ». Cette dernière déclaration se veut une réponse aux critiques formulées par une partie du personnel à l'encontre des recherches toxicologiques effectuées jusqu'à présent qui ont servi de base à la décision de réinvestir les lieux.
« Les mesures ont été effectuées de façon non conforme, affirme le Dr Hedreville, envoyées dans un laboratoire en Angleterre où des traces de composés semi-volatiles et des hydrocarbures ont été retrouvés, mais aussi des composés des parois du récipient dans lesquels les prélèvements ont été expédiés. Les étiquettes étaient illisibles, et aucune recherche de PCB n'a été faite », énumère-t-elle.
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