Après le temps de l'action, pour les décideurs, l'heure des comptes a sonné. Le gouvernement et les responsables sanitaires vont devoir s'expliquer sur les options prises ces derniers mois dans la gestion de la crise sanitaire. Les voilà accusés devant la justice d’avoir laissé les soignants sans moyens et les Français sans protection. Mis en cause par l’opposition, ils sont aussi, depuis le début de la semaine, amenés à se justifier devant les commissions d'enquête parlementaires.
On leur reproche d’abord leur inertie. Coupables d’avoir déclenché le confinement trop tard et organisé des élections alors que l’épidémie explosait. D'autres les critiquant, à l’inverse, pour ces huit longues semaines de paralysie qui ont enrayé l'économie : était-ce bien nécessaire ? C’est ensuite pour son manque de transparence que l’exécutif est mis au banc des accusés : la question du « mensonge d’État » sur les stocks de masques et de tests et le discours sur l’inutilité supposée des premiers agitent les esprits, les blouses blanches en particulier. Le gouvernement va enfin devoir se justifier sur les résultats sanitaires pendant la pandémie, alors que la polémique sur l'hydroxychloroquine n'est pas encore retombée et que l’Hexagone comptabilise trois fois plus de décès que l’Allemagne.
Dimanche, le président s'est fermement défendu : « des dizaines de milliers de vies ont été sauvées par nos choix », a-t-il martelé. Il ne sera pas simple en réalité de faire le tri entre toutes ces critiques. D'abord parce que ces mises en cause interviennent très précocément, alors que la crise n’est pas encore terminée. Ensuite, parce qu'il est impossible de dissocier la gestion actuelle des décisions prises par d’autres avant 2017. Enfin, parce qu'il est indispensable de tenir compte de l’évolution, très rapide, des connaissances depuis le début mars. Toute crise nécessite des adaptations successives. Et c’est à cette aune surtout qu’il faudra ou non délivrer quitus à l’équipe en place.
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