« Quand le gouvernement affirme qu’il veut doubler d’ici 2022 les structures d’exercice coordonné et par conséquent les centres de santé, on prend, mais il nous faut des gages ! » Le Dr Alain Beaupin, membre du bureau de l’Union syndicale des médecins de centres de santé (USMCS), s’impatiente.
Le généraliste parisien est impliqué dans plusieurs expérimentations « article 51 » (innovations organisationnelles) à travers le projet Épidaure-CDS, qui regroupe dix centres de santé municipaux à Paris et en petite couronne. Mais voilà que leur candidature à l’expérimentation nationale d’une incitation à une prise en charge partagée (IPEP) pourrait être rejetée. Celle-ci consiste à proposer à un groupement de professionnels un intéressement basé sur divers indicateurs qualité (accès aux soins, coordination interpro, prévention et pertinence des prescriptions).
« Aujourd’hui on nous fait comprendre qu’on ne correspond pas aux critères », se désole le Dr Alain Beaupin. Selon lui, le groupement Épidaure-CDS, étalé sur cinq départements, est considéré comme trop vaste pour être éligible. Or, « la notion de territoire en Île-de-France n’est pas la même qu’ailleurs », plaide le médecin qui pointe le fait que le département entier de la Mayenne a été retenu. Sollicitée par « le Quotidien », la Direction générale de l’offre de soins (DGOS) conteste avoir rejeté la candidature des centres de santé à l’expérimentation IPEP. « L’instruction est en cours et les projets retenus devraient être dévoilés dans le courant du mois de décembre », explique-t-elle.
En attendant, le secteur déchante un peu. « Il faut donner aux centres de santé un mode de financement pérenne pour créer des vocations », supplie le Dr Alain Beaupin. Qui pointe un deuxième blocage concernant, cette fois, l'expérimentation nationale d'un paiement forfaitaire en équipe de professionnels de santé en ville (PEPS), toujours au titre des organisations innovantes (notamment pour le suivi des patients chroniques). Selon le généraliste, « c'est seulement pour le généraliste et l'infirmière (...) Les médicaments, la biologie, les soins dentaires, on verra peut-être plus tard. »
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