Ils « veulent en être ». Les six structures jeunes (ANEMF, ISNI, ISNAR-IMG, ISNCCA, ReAGJIR et SNJMG) demandent à être pleinement associées aux négociations conventionnelles. « Ce n'est qu'avec la participation de ceux qui feront la médecine de demain que les conditions d'exercice en libéral pourront évoluer », affirment ces associations.
Mercredi, ils ont participé aux discussions sur la future convention avec les cinq syndicats de médecins représentatifs. Chaque organisation a bénéficié de dix minutes pour exposer ses attentes. Une ouverture appréciée de tous. « Cette invitation est positive. C'est une sacrée avancée », souligne le Dr Émilie Frelat, présidente du SNJMG, le syndicat national des jeunes médecins généralistes. Lors de précédentes négociations, certains syndicats seniors s'étaient opposés à la venue des jeunes. « Là, nous nous sommes sentis écoutés, bien accueillis et il y avait une certaine bienveillance de la part de nos aînés », résume Maxime Rifad, vice-président de l'Association nationale des étudiants en médecine (ANEMF).
Mais malgré cette ouverture, les jeunes restent sur leur faim. « Nous n'avons pas forcément les mêmes idées que les médecins expérimentés sur la façon d'exercer », explique Yves-Marie Vincent, président de l'ISNAR-IMG, Intersyndicale nationale autonome représentative des internes en médecine générale. « Globalement, on peut dire que nous voulons plus de rémunérations au forfait, alors qu'eux sont plus sur une hausse du C », explique-t-il.
« On ne veut pas être oubliés »
« Nos visions divergent sur le long terme. Ils nous rétorquent que nous ne sommes pas conscients des obligations engendrées par les forfaits », continue le Dr Émilie Frelat. D'où la demande de la jeune génération d'assister à la suite des négociations, pour savoir quelle sera la teneur de la prochaine convention. « Cela nous embêterait qu'un accord soit signé avec des demandes totalement étrangères aux nôtres », conclut la jeune femme. Elle souligne un accord des points de vue sur la protection sociale (avantage maternité, réduction du délai de carence lors d'un arrêt maladie, aujourd'hui de 90 jours…).
Baptiste Boukebous, président de l'Intersyndicat national des internes (ISNI) ne veut pas que cette première participation soit « un écran de fumée ». « Notre union a fait notre force ce mercredi, on ne veut pas être oubliés dès la semaine prochaine », concède-t-il, rappelant que le maître mot pour les jeunes reste l'attractivité et la revalorisation des aides à l'installation.
« Nous avons senti notre légitimité à être présents, l'opposition commune à la loi de santé nous avait rapprochés », ajoute Maxime Rifad. « Nous serions assez déçus de ne pas pouvoir, au moins, être observateurs dans une délégation syndicale », conclut-il.
La prochaine journée de négociation aura lieu ce mercredi 23 mars et sera consacrée au médecin traitant et aux conditions d'exercice. Les représentants des jeunes devraient savoir d'ici là s'ils sont les bienvenus ou pas.
54 % des médecins femmes ont été victimes de violences sexistes et sexuelles, selon une enquête de l’Ordre
Installation : quand un cabinet éphémère séduit les jeunes praticiens
À l’AP-HM, dans l’attente du procès d’un psychiatre accusé de viols
Le texte sur la fin de vie examiné à l'Assemblée à partir de fin janvier