La plupart des médecins américains sont opposés à l'abrogation de la loi sur l'assurance santé, l'Obamacare, promise par le président Trump qui a signé un premier décret en ce sens.
C'est ce que révèle une enquête parue mercredi dans la revue « New England Journal of Medicine », et menée auprès de 426 médecins choisis au hasard parmi plus d'un million de praticiens et étudiants en médecine dans une banque nationale de données.
« La majorité des médecins généralistes (74 %) sont ouverts à des modifications de l'Affordable Care Act – le nom officiel de l'Obamacare – mais sont très largement opposés à son abrogation pure et simple », explique le Dr Craig Pollack, professeur adjoint de médecine à la faculté Johns Hopkins à Baltimore (Maryland).
Seulement 15 % des médecins interrogés se déclarent en faveur d'une élimination de cette loi adoptée en 2010, qui a permis de fournir une couverture médicale à vingt millions d'Américains qui n'en avait aucune auparavant. Parmi les sondés, aucun médecin démocrate déclaré ne s'est dit en faveur de l'abrogation, contre 32 % des républicains et 38 % de ceux déclarant avoir voté Trump.
Divisés sur les amendes
Les médecins américains souhaitant des modifications de la loi évoquent la création d'une option d'assurance publique à l'instar du Medicare (qui couvre les retraités), et ce de manière à créer une concurrence avec des plans de couverture privés.
Ils souhaitent surtout conserver plusieurs points importants de la loi, comme les crédits d'impôts aux petites entreprises (91 %), les subventions fiscales pour les assurés modestes (75 %) et l'extension de Medicaid (73 %).
Les médecins veulent également maintenir – à 88 % – la possibilité de rester sur l'assurance de ses parents jusqu'à l'âge de 26 ans. Mais seuls 49 % se positionnent en faveur des amendes distribuées aux personnes qui n'ont pas souscrit une assurance. « On ne parle pas jusqu'à présent dans les discussions de ce que pensent les médecins sur l'impact [de l'Obamacare] sur leurs patients et les soins qu'ils peuvent prodiguer », a regretté le Dr David Grande, professeur adjoint de médecine à l'université de Pennsylvanie, et coauteur de l'étude.
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