Veillée d’armes. À trois jours de la mobilisation lancée par le collectif « Médecins pour demain », les libéraux se préparent à fermer leurs cabinets dès lundi prochain, pour une semaine de grève « reconductible ». Une grève « dure », prédit le mouvement né des réseaux sociaux en septembre, aujourd’hui soutenu par le Syndicat des médecins libéraux (SML), la Fédération des médecins de France (FMF), l’Union française pour une médecine libre (UFML) ou encore Jeunes médecins.
Journée à rallonge, consultation à 25 euros, débordement administratif : « des années que nous donnons tout sans jamais aucune reconnaissance ni revalorisation », martèle, déterminé, le collectif qui fédère 15 000 confrères sur Facebook. Dès lundi, la fermeture des cabinets portera sur une revendication phare : la revalorisation du C à 50 euros. Mais d’autres propositions sont également avancées par le collectif, comme la disparition des forfaits, la baisse des charges administratives ou encore le cumul des actes.
Quelle mobilisation attendre ?
Les deux jours de grève du 1er et 2 décembre dernier, « n'ont pas suffi à prouver que la France entière a besoin de nous, les médecins de ville ! On s'en doutait… Mais nous ne nous arrêterons pas là cette fois », prévient « Médecins pour demain », qui appelle également à une manifestation des libéraux à Paris le 5 janvier à 13 heures.
Début décembre, point de départ du mouvement, l’Assurance-maladie avait recensé une baisse d’activité d’environ 30 % chez les généralistes, en se basant sur les feuilles de soins électroniques télétransmises pendant ces deux journées. Cette fois-ci, quelle mobilisation attendre ? « C’est difficile à appréhender en cette période de l’année, certains confrères sont en vacances, mais je pense que la grève va être suivie », répond le Dr Jérôme Marty, président de l’UFML au « Quotidien ».
Le généraliste se prépare déjà à « un combat long et fort », et appelle ses confrères à une semaine « libre » de mobilisation : « un jour de grève, deux jours, toute la semaine… ». Alors que les services hospitaliers sont en tension à l’approche de Noël, en proie à une triple épidémie, Jérôme Marty met en garde les libéraux grévistes : « Oui, les menaces de réquisition vont venir, il ne faut pas s’y opposer, nous sommes des gens responsables. »
D'autres mouvements en janvier et février
Mise en lumière par les réseaux sociaux, la colère des libéraux ne retombe pas. « Les généralistes n’en peuvent plus, les spécialistes non plus, c’est toute la médecine libérale qui va mal », scande le généraliste de Fronton. Selon lui, « la profession est arrivée au bout de l’histoire, on ne peut pas continuer à cautionner l’effondrement du système de santé ». Et face à des décennies « d’erreurs politiques », le président de l’UFML va plus loin : « Si on ne dit rien aujourd’hui, on est complice, complice du mal que l’on fait au patient. »
Aussi, la mobilisation qui démarre lundi pourrait bien ressembler à un marathon. « On va embrayer sur d’autres mouvements courant janvier et courant février, à l’approche de la fin des négociations conventionnelles », prédit Jérôme Marty.
« La colère est générale »
S’ils n’appellent pas officiellement à cette grève de Noël, MG France et la CSMF veulent, eux aussi, accompagner la fronde des confrères. La branche généraliste de la CSMF appelle ainsi l’ensemble des médecins « à fermer leurs cabinets médicaux tous les samedis matin » pour en « finir avec le tarif de la honte ». Face à « l’indécence que représente une consultation de médecin traitant rémunérée à hauteur de 25 euros », la centrale affirme soutenir « toutes les formes que peut prendre l’expression de la colère des généralistes ».
Même son de cloche du côté de MG France, qui dit ce jeudi « comprendre et accompagner » la colère dans les cabinets. Le syndicat réclame ainsi un doublement de l’enveloppe dévouée aux soins de ville, faute de quoi « déplaquage et réorientations professionnelles aggraveront rapidement la désertification médicale dont souffrent aujourd'hui les patients », met-il en garde.
Grève de Noël, grève de la PDSA pour la CSMF, « vendredi de la colère » pour MG France : « La colère est générale, et il n’est pas dit que tous ne se rejoignent pas dans les semaines à venir ! », prévient Jérôme Marty.
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