Essai clinique de Rennes

Les médecins rennais publient une description de 4 des patients

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Publié le 07/11/2016
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Crédit photo : The New England Journal of Medicine ©2016

C'est désormais une certitude : les patients victimes de l'essai Biotrial de Rennes ont bel et bien souffert du même effet toxique indéterminé de l'inhibiteur expérimental du système enzymatique FAAH (fatty acid amide hydrolase).

C'est ce qui ressort de la publication dans le « New England Journal of Medicine », par l'équipe du Pr Gilles Edan (voir interview), chef du Pole des Neurosciences du CHU de Rennes, des données radiologiques de 4 de ces volontaires, âgés de 28 à 49 ans, et hospitalisé à partir du 10 janvier.

Un syndrome neurologique s'était rapidement déclaré chez ces patients, caractérisé par des maux de tête, un syndrome cérébelleux et des troubles de la mémoire. Les auteurs précisent que les tableaux cliniques variaient peu d'un patient à l'autre : ils se plaignaient systématiquement d'ataxie des membres, de troubles de l'articulation de la parole et de troubles oculomoteurs. Ces symptômes s'aggravent si le patient n'est pas mis sous corticothérapie. Les examens IRM ont montré l'existence de microhémorragies, avec des hyperintensités de la substance blanche observées lors de séquences d'inversion atténuation (FLAIR) et sur des images pondérées en diffusion.

Des microlésions très étendues

Selon les clichés IRM publiés dans le « New England », ces lésions et leur répartition sont identiques d'un patient à l'autre. Elles sont symétriques et localisées dans plusieurs zones, principalement dans le pont et l'hippocampe, et sont bien plus étendues sur les clichés du patient décédé chez qui le thalamus et le cortex étaient également affectés.

L'essai randomisé de Rennes faisait suite à une première expérimentation chez 84 volontaires sains, mais aucun des participants de la première étude n'avait reçu plus de 200 mg de BIA 10-2474, alors que les patients hospitalisés ont été exposés à des doses cumulées allant de 220 mg à plus de 300 mg. Un comité d'experts européen s'emploie actuellement à analyser les clichés IRM des patients de la première cohorte de patients, afin notamment de déterminer s'ils présentent des caractéristiques similaires à celles décrites dans le « New England ».

Damien Coulomb

Source : Le Quotidien du médecin: 9532