DE NOTRE CORRESPONDANTE
LES PREMIÈRES Assises du Collectif interassociatif sur la santé (CISS) ont réuni à Marseille, face à Roselyne Bachelot, 120 acteurs associatifs impliqués dans la représentation des usagers du système de santé en attente d’autre chose que de promesses.
Les associations des usagers de la santé veulent peser sur l’élaboration des programmes régionaux de santé qui vont débuter dans quelques semaines. Leur représentation au sein des instances de décision pilotées par les agences régionales de santé (ARS) était au centre des discussions de ces Assises marseillaises, axées sur la « démocratie sanitaire » et les conditions de son exercice.
En ouverture, dans un discours très incisif prononcé devant Roselyne Bachelot, le président du CISS Christian Saout a dressé un tableau sans complaisance d’un système de santé défaillant dans bien des domaines. « Multiplication des refus de soins pour stigmatisation des patientèles mais aussi désertion médicale, flambée des dépassements d’honoraires, absence de coordination de soins des maladies chroniques, difficulté pour accéder à une couverture complémentaire…, notre système de santé a quitté le classement de tête que nous attribuait l’OMS il y a 10 ans maintenant. » Au nom du CISS, Christian Saout réclame « une bonne loi de santé publique ». « Nous avons besoin, dit-il, d’une loi durable, d’un texte fondateur, avec l’exigence d’avoir de la santé publique dans toutes les politiques » – et en toile de fond la lutte contre les inégalités sociales de santé.
La ministre de la Santé en est d’accord : « La loi de santé publique est en préparation et nous devons effectivement définir ensemble un certain nombre d’axes stratégiques pour combattre les inégalités et faire face aux risques environnementaux. » Roselyne Bachelot après avoir tenté de désamorcer les points d’inquiétude, annonce « en avant-première » qu’elle fera de 2011 une année des patients et de leurs droits axée sur trois points : le renforcement des droits de patients, la bientraitance et la possibilité de mieux s’informer et d’agir vis-à-vis de sa santé. Trois rapports ont été demandés à ce sujet et doivent être rendus avant la fin de 2010.
Une initiative qui ne convainc pas totalement les associations. « C’est un bel engagement, salue Christian Saout, mais il nous faut, au-delà des promesses, des éléments de concrétisation. Il nous faut aussi des réponses, par exemple, au sujet des subventions allouées au collectif sur une région. Nous ne sommes pas que des gares de triage et vous ne ferez pas une année des patients et de leurs droits si (...) les moyens d’une telle ambition nous sont refusés. »
Transition de genre : la Cpam du Bas-Rhin devant la justice
Plus de 3 700 décès en France liés à la chaleur en 2024, un bilan moins lourd que les deux étés précédents
Affaire Le Scouarnec : l'Ordre des médecins accusé une fois de plus de corporatisme
Procès Le Scouarnec : la Ciivise appelle à mettre fin aux « silences » qui permettent les crimes