En période troublée, on a besoin de repères. Chaque soir, le brief quotidien du Pr Jérôme Salomon remplit cet office, attendu par tous les acteurs de cette tragédie sanitaire, médecins, soignants, malades, décideurs, journalistes, mais aussi Français dans leur ensemble. Pour tout un chacun, c’est devenu un rituel au même titre que les applaudissements de 20 heures. Le Directeur général de la santé y décline les dernières informations sur l’épidémie – nouveaux cas, décès supplémentaires, régions les plus touchées- évoque les décisions prises, les essais en cours et tente de justifier les revirements des pouvoirs publics, sur le confinement, les tests ou les masques... Par formation (il est infectiologue épidémiologiste) mais aussi par tempérament (il excelle dans l’art de la vulgarisation), le personnage se montre à l’aise dans cet exercice de pédagogie.
Pourtant, cette figure désormais familière, qui l’avait identifiée avant l’épidémie ? Passé par les cabinets Kouchner, puis Touraine, et co-animateur (avec l’actuel ministre) du pôle santé de la campagne Macron, l’actuel DGS était surtout connu du sérail des décideurs. Car le rôle du DGS est ingrat. Numéro deux de facto de l’avenue de Ségur, c’est l’homme de l’ombre, qui récolte les ennuis et les critiques, rarement les louanges, et sert parfois de fusible ou de lampiste… La mémoire des responsables successifs du poste est cependant précieuse pour mesurer les échecs et les progrès de santé publique, tant ces derniers sont passés experts dans la gestion de crise. Pour se rendre compte du chemin parcouru, « Le Quotidien » a donc interrogé cinq des prédécesseurs de Jérôme Salomon. Occasion pour ces experts de tirer deux enseignements majeurs de la crise actuelle. Tous conviennent que la France est malgré tout mieux préparée qu’avant à la riposte. Mais beaucoup déplorent la logique comptable qui a empêché notre pays d’être au top pour parer avec le maximum d’efficacité à l’actuel cataclysme…
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