DE NOTRE CORRESPONDANT
À QUELQUES JOURS de l’entrée en vigueur officielle, dans toute l’Union européenne, de la directive sur les soins de santé transfrontaliers (encadré), la plupart des Européens ignorent encore la portée exacte de ce texte. Du coup, certains patients rencontrent de vives désillusions après avoir été soignés sans avoir respecté ses règles, y compris dans les pays l’ayant déjà intégrée dans leur législation nationale.
Mauvaises surprises
Au forum européen de la santé de Gastein, la Commission européenne a invité les États à mieux informer les patients sur leurs droits et devoirs lorsqu’ils se font soigner à l’étranger. Selon le commissaire européen à la santé, Tonio Borg, de nombreux patients britanniques, par exemple, se sont rendus sans autorisation préalable dans des cliniques privées espagnoles et ont été très surpris de recevoir ensuite des factures conséquentes ! Autre cas : des Britanniques toujours lassés d’attendre des mois pour passer un scanner et qui se rendent en France pour contourner les files d’attente. Dans ce cas, il leur faudra payer ces actes de leur poche, sauf si leur service national de santé les y autorise explicitement. M. Borg rappelle aux Européens que la directive n’est pas « une assurance tous risques » mais un outil leur permettant de mieux circuler à l’étranger.
Attention aux économies brutales
Le Forum a débattu également du plan d’action européen qui incite les États à « investir dans la santé ».
La Commission souligne que la santé est un moteur de croissance et d’emploi (1,5 million de nouveaux emplois dans l’UE depuis 2008) qu’il ne faut pas négliger. Elle rappelle au passage le coût économique de la mauvaise santé - arrêts de travail, perte de qualité de vie...
Certes, des systèmes de santé plus performants et plus efficients pourraient économiser jusqu’à 2 % du produit national brut des États membres d’ici à 2017. Mais pour les experts présents, optimiser ne signifie pas rationner. Diverses études montrent que des économies mal calibrées ou trop brutales, en particulier sur le médicament, peuvent augmenter les dépenses au lieu de les faire baisser.
La Commission européenne voit dans la prévention du tabagisme et de l’obésité et dans la promotion de l’e-santé des sources d’économies massives. Plusieurs programmes sont à l’étude dans ces domaines.
Motif de réjouissance : si les Européens sont de plus en plus eurosceptiques, la santé est l’un des secteurs les moins critiqués...
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