L'objectif de la campagne est de créer les conditions favorables au dialogue patient/médecin et de promouvoir auprès des généralistes des recommandations de prise en charge et des messages à faire passer aux patients.
L’arrêt de travail n’est pas la solution
Le site ameli.fr propose 3 outils sur le thème de la lombalgie commune : une brochure élaborée par un groupe interdisciplinaire (Collège de la médecine générale, Collège de la masso-kinésithérapie, Société française de rhumatologie, Société française de médecine physique et de réadaptation et Société française de médecine du travail). Elle reprend les messages clés : lutter contre les fausses croyances et les peurs, encourager la reprise d'activité habituelle, recours à l'imagerie à partir de la quatrième semaine, etc ; Une fiche sur les arrêts de travail. La règle est de ne pas prescrire d’arrêt de travail, sauf si l’intensité des douleurs le justifie. Dans ce cas, prescrire un arrêt de travail de 5 jours puis réévaluer ; Enfin, une fiche information patient. « Il faut prescrire un traitement antalgique, expliquer, apaiser le patient (car cette pathologie engendre l’anxiété), éviter les gestes inutiles (examen radiologique, séances de kinésithérapie en phase aiguë), et maintenir l’activité (sauf profession particulièrement exposée) », résume le Pr Lyon-Caen, médecin-conseil de la CNAMTS. Et le Pr Pierre-Louis Druais, président du Collège de la médecine générale, confirme : « Rassurer le patient (...) Lui dire qu'il peut être acteur de cette guérison. L'arrêt de travail n'est pas la solution. Il faut l'aider à garder une activité physique, à continuer sa vie professionnelle et personnelle. (…) accompagne(r) le patient à construire une stratégie pour s'en sortir. »
Drapeaux rouges et drapeaux jaunes
Le plus souvent, aucun examen n’est nécessaire. Seuls certains signes doivent alerter sur une possible affection sévère sous-jacente et faire pratiquer des examens complémentaires. Ces « drapeaux rouges » proposés par la Société française de médecine du travail en 2013 ont été validés par la Haute Autorité de santé (HAS) : âge d’apparition (avant 20 ans ou après 55 ans), traumatisme important récent, douleur de type inflammatoire, douleur thoracique, antécédent de cancer, usage prolongé de corticoïdes, de drogue intraveineuse, immunodépression, altération de l’état général, perte de poids inexpliquée, troubles neurologiques étendus, déformation structurale importante de la colonne vertébrale, fièvre. En absence de signes d'alerte évocateurs, éviter les actes inutiles. Les recommandations précisent que sauf en absence d’évolution favorable, il n'y a pas lieu de demander des examens d’imagerie dans les sept premières semaines. La lombalgie commune cède dans 90 % des cas en un mois. Le passage à la chronicité, relativement rare (6,8 % des cas) est évoqué devant des « drapeaux jaunes » listés par la Société française de médecine du travail en 2013 : catastrophisme, comportement passif, évitement ou réduction de l’activité, liés à la peur, insatisfaction professionnelle, attente d’indemnisation, état dépressif, isolement). Face à ces drapeaux jaunes, « il faut prendre contact avec la médecine du travail, pour éviter l’isolement de la personne concernée », estime le Pr Lyon-Caen. La CNAM, va débourser 3 millions d'euros pour cette campagne. Une goutte d’eau face aux 900 millions d'euros dépensés chaque année pour la lombalgie.
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