À Mayotte, les autorités sanitaires s'apprêtent à lancer une vaste campagne de vaccination chez les enfants et chez les femmes enceintes, pour la coqueluche, tandis que la ministre des Outre-mer, Annick Girardin, vient d'annoncer un plan de 53 « engagements » doté de 1,3 milliard sur 5 ans pour « améliorer la vie quotidienne ».
Le volet santé de ce plan prévoit la mise en place d'une agence de santé de plein exercice, le doublement à hauteur de 15 millions d’euros à partir de 2019 des moyens dédiés à la prévention et un effort de près de 200 millions d’euros pour la modernisation de l'hôpital.
Mesures d'urgence
Pour l'heure, « des mesures d'urgence » vont être mises en place du fait d'une couverture vaccinale insuffisante et de la « menace sanitaire grave » qui en résulte. Une campagne de vaccination prévue à compter du 22 mai, va être mise en œuvre par le directeur général de l'agence de santé de l'océan Indien en collaboration avec les professionnels de santé du département et avec l'appui des réservistes sanitaires mobilisés. Un arrêté publié au « Journal officiel » du 16 mai 2018 en fixe les modalités conformément à l'avis de la Haute Autorité de santé concernant la campagne de rattrapage vaccinale. Les mesures concernent également la vaccination contre la coqueluche des femmes enceintes, dans un contexte d'épidémie avec 2 décès de nourrissons en 2017.
Effondrement de la couverture vaccinale
La couverture vaccinale des enfants était évaluée en 2010 à Mayotte à 93 % pour DTCaPolio, 90 % pour Hib et 85 % pour le ROR. Mais les difficultéś de fonctionnement des structures de Protection maternelle et infantile (PMI) et l'arrêt de l'activité de vaccination début décembre 2017 ont conduit à l'effondrement de la couverture vaccinale (évaluée à 50 % en 2016 et 20 % en 2017). La décision a donc été prise de lancer une campagne de rattrapage vaccinal chez les enfants de 0 à 6 ans. « Le vaccin hexavalent contre la diphtérie, le tétanos, la coqueluche, la poliomyélite, l'haemophilus influenzae de type b et l'hépatite B, le vaccin pneumococcique conjugué 13-valent et le vaccin trivalent contre la rougeole, les oreillons et la rubéole peuvent être administrés au cours d'une même séance », précisent les autorités. L'injection de chacun des 3 vaccins sera réalisée dans des sites différents, espacés de 2,5 cm minimum pour les deux injections réalisées sur un même membre.
Vaccination contre la coqueluche des femmes enceintes
Concernant la coqueluche, 22 cas ont été confirmés depuis le début de l'année 2017 dont plus de la moitié (10 cas) recensés entre octobre et novembre 2017, les 5 derniers ayant été enregistrés en janvier 2018. Les décès sont survenus, en 2017, chez un nourrisson de 3 mois, ancien prématuré né à 32 semaines d'aménorrhée et, en 2018, chez un nourrisson de 4 mois. Dix-sept des 22 cas confirmés n'avaient reçu aucun vaccin (notamment DTCP) ou leur statut vaccinal n'était pas vérifiable.
Pour faire face à cette épidémie, la HAS recommande la vaccination des femmes enceintes par un vaccin dTcaP (Boostrixtetra ou Repevax) - en France, cette vaccination n'est pas recommandée au cours de la grossesse sans toutefois être contre-indiquée. La vaccination sera réalisée à partir du deuxième trimestre de la grossesse (à partir de la 18e semaine d'aménorrhéée) et idéalement avant la 39e semaine d’aménorrhée. Si la vaccination n'a pas pu être réalisée avant la fin de cette période, elle peut l'être jusqu'à la date de l'accouchement. Elle sera répétée à chaque grossesse tant que la situation épidémique perdurera. Un délai minimal d'un mois doit être respecté entre la vaccination par un vaccin dTcaP et le dernier vaccin diphtérie tétanos poliomyélite (DTP).
La HAS souligne que la vaccination des femmes enceintes contre la coqueluche ne modifie pas le calendrier des vaccinations chez les nourrissons.
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