Le Défenseur des droits (DDD) demande l'arrêt immédiat des atteintes sans précédent aux droits fondamentaux les plus élémentaires dont sont victimes les exilés, notamment les mineurs, fait-il savoir après une visite de ses services à Calais ce 12 juin. « Des atteintes d'une exceptionnelle et inédite gravité », accuse-t-il.
Jacques Toubon condamne « la volonté de ne plus voir de migrants à Calais », la tentative de « rendre le moins visible possible le regroupement de migrants » qui ont pour conséquence la destruction de tout abri, la suppression des points d'eau, et même la restriction des distributions des repas par les associations (une seule distribution associative est tolérée le soir, pendant une heure). Entre 500 et 600 personnes dont des mineurs – dont il avait déjà rappelé les droits en octobre dernier – dorment à même le sol, se sentent traqués, subissent un état d'épuisement physique et mental, ne peuvent pas se laver ni même boire, et ont faim.
Femmes et enfants extrêmement vulnérables
Depuis le démantèlement du Centre Jules-Ferry, les femmes n'ont plus aucune structure dédiée, et sont susceptibles de faire l'objet de viol et d'exploitation sexuelle, s'alarme le DDD. En dépit de toute protection maternelle et infantile, aucune structure ne peut les accueillir avec leurs nourrissons.
L'institution dénonce les conditions de travail des associations, entravées et menacées. Des investigations sont en cours concernant les blocages dans l'accès aux douches du Secours catholique, précise-t-elle.
Le Défenseur des droits exhorte enfin les pouvoirs publics à ne pas s'obstiner dans leur déni d'existence des exilés : « Présents sur notre territoire, ils doivent être traités dignement, conformément au droit et aux engagements internationaux qui lient la France », écrit-il, exigeant notamment la « mise à l'abri des mineurs et la mise en place d'un lieu » où les migrants puissent se reposer.
« Nous espérons que cette parole qui fait autorité incitera les autorités à cesser ce déni d'existence », a réagi auprès de l'AFP Vincent de Coninck du Secours catholique, tandis que Christian Salomé, de l'Auberge des migrants, déplorait que le nouveau gouvernement « continue la politique précédente avec un discours assez dur sur les migrants. »
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