Pour la seconde étape de leur tour de France, deux des trois délégués à l’accès aux soins (nommés par Agnès Buzyn pour porter le plan anti-déserts en région, relayer les expériences locales réussies et remettre un rapport fin 2018), la sénatrice de Mayenne Elisabeth Doineau et le Dr Sophie Augros, médecin généraliste, sont venues mardi dans le Rhône visiter deux établissements.
« Notre objectif est de faire vivre ce plan accès aux soins, de voir ce qui va bien mais aussi les difficultés et les freins rencontrés », explique le Dr Sophie Augros, généraliste à Aime-la-Plagne. « Les délégués sont les aiguillons de ce plan, nous irons là où les choses marchent mais aussi là où il y a des tensions, renchérit la sénatrice Elisabeth Doineau. Ce plan n’est pas figé. La ministre souhaite qu’il puisse évoluer », ajoute-t-elle.
Des consultations pédiatriques non programmées pour désengorger les urgences
Après un premier déplacement le 22 janvier à Pontarlier, dans un cabinet médical éphémère, les deux déléguées ont donc fait étape dans le Rhône.
Le matin, elles ont visité la maison médicale de l’enfant à Écully, abritée dans les locaux de la clinique du Val d'Ouest mais dont les praticiens sont salariés de la structure. Elle fonctionne avec des pédiatres ou des généralistes qui ont pour la plupart une activité dans un autre établissement. L'objectif est d’accueillir des enfants sans rendez-vous sept jours sur sept, après régulation par le Centre 15. Le centre est ouvert de 8 h à 22 h et permet de désengorger l’hôpital femme-mère-enfant (HFME) de Lyon, qui reçoit plus de 95 000 passages aux urgences par an – et dont la quasi-totalité des actes pourraient être pris en charge par des pédiatres ou des généralistes de ville. « On dit souvent que les jeunes médecins ne veulent faire que du salariat… Mais dans le centre que nous avons visité ce matin, nous avons constaté qu’ils rencontraient des difficultés de recrutement malgré le salariat qu’ils proposent », remarque le Dr Sophie Augros. Le salariat n'est donc pas toujours la panacée.
La clé des stages
L’après-midi, les déléguées ont visité le centre de santé Jean Goullard à Vaulx-en-Velin (Rhône). Là encore, les difficultés de recrutement ont été évoquées. « Ici, c’est l’image de la ville qui pose problème. Pour améliorer le recrutement, il faut travailler sur la dynamique de la ville et des professionnels entre eux, mettre en avant les liens entre praticiens, élus locaux et patients », diagnostique le Dr Sophie Augros. « Dans ce centre, ils n’ont qu’un seul maître de stage, complète Elisabeth Doineau. C’est difficile d’attirer les jeunes sans leur faire découvrir l'exercice lors d’un stage dans un centre comme celui-ci. Chez moi, en Mayenne, 70 % des jeunes qui ont fait un stage sur le territoire y sont restés. »
Pour le directeur général de l’ARS Auvergne Rhône-Alpes, le Dr Jean-Yves Grall, le plan ministériel apporte des outils mais il faudra faire du sur-mesure. « En Auvergne Rhône-Alpes, nous avons 12 départements avec des problématiques très hétérogènes, précise-t-il. L’intérêt de cette mission est d’aller repérer les initiatives qui existent et de voir ce qui peut poser problème et nécessiter un déblocage par de nouveaux outils ».
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