Risques encourus, gestion de l’épidémie, suivi des patients… Comment les médecins généralistes ont-ils vécu le deuxième confinement à l’automne 2020 ? Habituée à sonder la profession à intervalle régulier depuis le début de la crise sanitaire, la Drees (Direction des études et des statistiques du ministère de la Santé), a interrogé un quatrième panel de 3 300 généralistes libéraux (enquête par Internet du 24 novembre au 27 décembre). Plus de 1 050 médecins ont répondu.
Premier enseignement de cette vague : 2 médecins sur 10 pensaient avoir déjà été contaminés par le Covid-19 au cours de l’année 2020, une impression confirmée par un test pour plus de deux tiers d’entre eux. Ce sentiment est plus élevé chez les hommes et ceux exerçant dans les zones à forte intensité épidémique. À cette période, seuls 32 % des généralistes déclarent utiliser l’application TousAntiCovid et 29 % la recommander à leurs patients, même s’ils n’en sont pas eux-mêmes utilisateurs.
Moindre gravité médicale perçue
Pendant ce deuxième confinement, 30 % des médecins répondants estiment que la gravité médicale du virus pour l’ensemble de la population est « faible » (score de gravité entre 0 et 4 sur une échelle de 0 à 10) et près de la moitié qu’elle est « modérée » (score entre 5 et 7). La gravité médicale est donc perçue comme moins forte que par rapport au premier confinement (seuls 14 % l’estimait alors faible).

Dans la même veine, à l’automne 2020, les généralistes craignaient beaucoup moins d’être contaminés qu’au printemps précédent (16 % en novembre/décembre contre 53 % lors du premier confinement). Toutefois, les médecins étaient près de deux fois plus nombreux qu’au printemps à ne pas exprimer d’opinion sur le risque perçu de contamination (45 % en novembre-décembre, contre 24 % au printemps).
Selon l’étude, les médecins les plus âgés sont les plus nombreux à considérer l’épidémie comme grave, tout comme ceux ayant un volume de consultations important et ceux exerçant dans les zones à forte intensité épidémique.
Gestion de l’épidémie : ni rejet, ni quitus !
En novembre/décembre toujours, leur jugement global sur la gestion de l’épidémie était légèrement favorable. 53 % des généralistes déclarent avoir plutôt ou tout à fait confiance dans le ministère de la Santé pour les informer pendant l’épidémie, soit à peu près autant que durant la première vague. 62 % lui font confiance pour informer la population. Près de la moitié de la profession garde confiance dans l’exécutif pour réorganiser les services sanitaires en réponse à l’épidémie et six généralistes sur dix lui font confiance pour ce qui est de la gestion globale de l’épidémie. Reste à savoir à quel niveau se situe le crédit aujourd’hui.
Dans le détail, trois médecins sur quatre considèrent que le reconfinement de la population fin octobre était efficace. Les autres mesures mises en place pendant l’été et l’automne sont diversement appréciées en termes d’efficacité. L’obligation du port du masque à partir de 11 ans dans l’espace public est plébiscitée (95 %). Ce niveau tombe à 62 % pour le port du masque à l’école primaire. Trois quarts approuvent les mesures de restriction des déplacements (couvre-feu dans certaines métropoles puis confinement sur l’ensemble du territoire).

Pendant ce deuxième confinement, le suivi des malades s’est bien organisé. Moins d’un médecin généraliste sur dix a eu dans sa patientèle des personnes dont il juge l’état sévère et qui n’ont pu être hospitalisées. Pour éviter l’engorgement des hôpitaux, près de deux tiers des répondants accepteraient de prendre en charge certains patients Covid à domicile.
Vaccination, l’arme incontournable
Loin du discours antivax, 80 % des généralistes sont convaincus que la vaccination sera le meilleur moyen de limiter la survenue de nouvelles vagues épidémiques de Covid-19. De manière générale, trois quarts des généralistes avaient l’intention de se faire vacciner en fin d’année 2020. Cette proportion est restée stable depuis l’enquête menée en octobre-novembre 2020.
Il en est de même pour la part de ceux qui recommanderaient certainement ou probablement les vaccins à leurs patients (8 médecins sur 10).
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