Ce serait la grande surprise du scrutin municipale cette année. Le Dr Michèle Rubirola, à la tête du Printemps Marseillais, une liste d’union de la gauche allant des communistes aux socialistes en passant par Les Insoumis et les écologistes, pourrait s'installer à la mairie de Marseille après 25 ans de règne de la droite.
Arrivée en première position au premier tour avec 23,4 % des suffrages exprimés, le Dr Rubirola fait figure de favorite inattendue pour le second tour ce dimanche 28 juin. Selon un récent sondage Ifop-Fiducial pour La Provence, CNews et Sud Radio, la candidate arriverait en tête avec 36 % d'intentions de vote. Un score loin devant celui de sa principale concurrente, Martine Vassal (Les Républicains) créditée de 29 %.
Contre toute attente, l'écologiste qui fut médecin de famille pendant quinze ans avant d’exercer dans un service de PMI puis au centre d’examen de l’Assurance-maladie (CESAM) des Bouches-du-Rhône pourrait succéder sur le Vieux-Port au cacique Jean-Claude Gaudin, en poste depuis 1995.
Fraude aux procurations
Encore faudra-t-il venir à bout d'une campagne doublement bouleversée. Par la crise épidémique d'abord, qui a conduit la candidate de gauche à reprendre du service au sein d'un centre Covid − elle avait pris une disponibilité pour mener campagne − et par les affaires de sa concurrente, accusée de fraude aux procurations dans les 4e et 6e secteurs (regroupements d'arrondissements) de la ville. « On ne parle que de ça, les sujets que nous essayons d'apporter n'impriment plus », raconte au « Quotidien » son entourage. En conséquence, aucun débat n'aura lieu entre les deux candidates et le sénateur Stéphane Ravier, arrivé troisième au premier tour pour le Rassemblement national (19,45 % des voix).
Le Dr Rubirola avait pourtant pris à bras-le-corps plusieurs sujets sanitaires en proposant de créer des centres de santé municipaux dans toute la ville et en militant pour l'annulation de la dette de l'Assistance publique-Hôpitaux de Marseille (AP-HM), en particulier via une pétition qui recueille aujourd'hui près de 5 000 signatures.
Dans presque tous les secteurs de la cité phocéenne, le second tour donnera lieu à des triangulaires voire à des quadrangulaires. L'autre médecin de la campagne, le Pr Yvon Berland, tête de liste pour La République en Marche (7,88 % des voix au premier tour) ne peut se maintenir que dans le 4e secteur où il sera opposé à Martine Vassal. Le Dr Michèle Rubirola affrontera dans le 3e secteur le sénateur Bruno Gilles, dissident Les Républicains arrivé quatrième au premier tour avec 10,65 % des voix.
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