« Le Quotidien » a recueilli le témoignage d'un médecin généraliste libéral installé à deux pas de la promenade des Anglais – qui souhaite garder l'anonymat.
Après une journée de garde de 7 heures à 19 heures, il regarde le feu d'artifice de sa terrasse, sur les hauteurs de la ville puis regagne sa chambre à 22 h 30. Une demi-heure plus tard, « deux amis m'appellent des urgences de l'hôpital de Pasteur. J'y étais 5 minutes plus tard et j'y ai passé toute la nuit », explique-t-il. Comme lui, des dizaines de confrères sont venus prêter main-forte, précise-t-il, soulignant la solidarité entre soignants.
Dans la salle des urgences, le médecin a aidé à faire le tri entre les urgences graves et moins graves. « Les blessés arrivaient sans cesse, amenés par les pompiers, les ambulances, le Samu, les hélicoptères », raconte-t-il. « Je me suis retrouvé 20 ans en arrière, lorsque je travaillais aux urgences d'un hôpital new-yorkais », réagit-il.
Le généraliste s'est occupé d'une vingtaine de blessés. « J'ai vu des plaies par écrasement ; beaucoup de gens étaient en insuffisance rénale, à cause du stress aigu, ou parce qu'ils se sont fait rouler dessus et que leurs reins se sont bloqués. On peut voir des cas similaires lorsqu'on sort des blessés des décombres. J'ai aussi vu des plaies par arme blanche et par balle. Des personnes se sont retrouvées prisonnières de mouvements de foule », décrit-il.
« Ce matin, nous sommes tous en état de choc » résume le médecin généraliste, qui pense notamment à toutes les personnes qui, sans être physiquement blessés, ont vu l'horreur.
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