Le gouvernement et les conseils départementaux ont annoncé un effort de 1,3 milliard d'euros pour augmenter les rémunérations de quelque 170 000 travailleurs du médico-social et de l'accompagnement social, en clôture d'une Conférence des métiers qui s'est tenue à Paris vendredi dernier. Un coup de pouce devenu « nécessaire, et même urgent » selon le Premier ministre, car le faible niveau actuel des salaires rend le recrutement très difficile dans ce secteur pourtant « essentiel à la cohésion de notre société ». Concrètement, les salariés concernés bénéficieront à partir d'avril d'une hausse de salaire de 183 euros net par mois.
L'occasion également de corriger enfin les autres « iniquités constatées dans le bénéfice des revalorisations auprès des personnels soignants ou du domicile » qui avaient été initiées depuis 2020 par le Ségur de la santé. Ainsi, l’État, via la Caisse nationale de solidarité pour l'autonomie (CNSA), financera la transposition des revalorisations salariales à tous les médecins coordonnateurs des EHPAD, pour un montant global de 40 millions d'euros.
Une revalorisation tardive pour les praticiens que Jean Castex justifie par le fait que « beaucoup d'entre eux, précisément parce qu'ils ne relevaient pas de la fonction publique hospitalière, n'ont pas bénéficié des mesures du Ségur ». Or, « il faut davantage médicaliser les Ehpad » et « on a décidé d'augmenter leurs temps de présence » a rappelé le Premier ministre.
PMI et structures territoriales
Les organisations syndicales représentants la profession (CFE-CGC, SMCG-CSMF, SNGIE) ont salué cette « amélioration substantielle des salaires » qui devrait faciliter le recrutement et la fidélisation des médecins coordonnateurs. Elles considèrent également que « la négociation a été payante avec notre gouvernement, ouvrant la voie de l’équité des rémunérations des médecins coordonnateurs des différents secteurs : hospitaliers, fonctions publiques hospitalières et territoriales, privés associatifs et au-delà vers le secteur privé commercial ».
Les Départements, avec une participation de 30 % de l’État, assureront également la transposition des revalorisations des médecins, sages-femmes et personnels soignants de la protection maternelle et infantile et autres structures territoriales, pour une enveloppe de 60 millions d'euros. « L’État veillera à ce que les soignants des structures de prévention, de dépistage ou d’accompagnement des personnes en grandes difficultés sociales soient également revalorisés » précise enfin Matignon.
Tous ces « oubliés du Ségur » n’étaient pas « des « oublis » volontaires », a encore affirmé Jean Castex, qui a justifié cette revalorisation tardive par « le résultat de l'éclatement du secteur, qui multiplie les statuts d'emploi, les structures, les employeurs, etc. » Et d’ajouter que « de toute cette complexité naissent les « oubliés » ».
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