Depuis plusieurs années, l’amélioration des soins palliatifs et de la qualité en fin de vie s’inscrit dans les différents plans santé qui renforcent l’offre et les droits des personnes.
Le rapport de l’Inspection générale des affaires sociales (IGAS) réalisé en janvier 2017 sur les « soins palliatifs et la fin de vie à domicile », indique qu’environ 60 % des situations de fin de vie nécessitent un accompagnement palliatif, soit 311 000 personnes par an en France. Dont 28 000 personnes en Paca. Pourtant, en 2016, moins de 10 000 patients (9 139) ont connu un séjour en soins palliatifs hospitaliers, à cause notamment d’un manque de structures adaptées dans cette région.
8 millions d’euros par an
Devant ce constat, l’ARS a décidé d’accélérer le processus dans le cadre du Projet régional de santé 2018-2023, en annonçant la création de 146 lits supplémentaires, soit 83 lits en médecine, chirurgie, obstétrique, dont 35 lits identifiés soins palliatifs (LISP) et 48 lits en unité de soins palliatifs et 63 lits identifiés soins palliatifs en soins de suite et réadaptation. Il s’agit d’une augmentation de l’offre de 30 % dans les 5 ans à venir. « Ce sont au total 8 millions d’euros par an, alloués à cette problématique, entre financements ARS et assurance maladie », a ajouté Claude D’Harcourt, directeur général de l’ARS PACA. Les mesures annoncées vont aussi permettre de renforcer le déploiement des équipes mobiles sur les EHPAD qui accueillent les personnes âgées, ou de retravailler la coopération entre les réseaux et les équipes mobiles pour des interventions à domicile. « Renforcer les moyens des équipes ressources nécessite un travail à plus long terme », a assuré le Dr Élodie Crétel-Durand, la référente soins palliatifs à l'ARS Paca.
Performants sur le plan technique et humain
Cette annonce satisfait évidemment les professionnels des réseaux en soins palliatifs dont le Dr Jean-Marc Lapiana, directeur du centre de soins palliatifs « La Maison » à Gardanne. Mais tempère-t-il, « nous pensons qu’augmenter les lits n’est pas la seule solution, il faut savoir qui solliciter pour être accompagné en cas de besoin, et permettre une réponse de proximité. D’où l’importance du réseau et de la nécessité de construire des réponses ensemble dans la diversité ». Toutes ses expériences montrent combien est important l’accompagnement fourni aux équipes pour faire face à la fin de vie et « à la meilleure manière de le vivre pour les malades mais aussi pour leurs familles et les soignants eux-mêmes. La médecine palliative, ce n’est pas la médecine de l’abandon », poursuit le Dr Lapiana, c’est un accompagnement jusqu’au bout. Cela demande d’être performants sur le plan technique mais aussi sur le plan humain ». Pour lui, tout doit être pensé pour accompagner dans le parcours de vie : « On doit pouvoir prendre les gens en charge peut être avant la fin de vie, pour leur permettre de mourir chez eux. Il faut sortir de la notion de durée de séjour mais réfléchir en termes de pertinence de séjour, qu’on ait surtout de la présence et que ce soit une prise en soins et pas une prise en charge. » Des efforts sont à fournir pour un réseau plus performant sur l’accompagnement à domicile, estime-t-il. « On réfléchit à ce que c’est de travailler ensemble. Avec notre expérience, on a le pouvoir de bousculer les lignes, notamment en faisant des propositions. C’est une réflexion à long terme », conclut-il.
Transition de genre : la Cpam du Bas-Rhin devant la justice
Plus de 3 700 décès en France liés à la chaleur en 2024, un bilan moins lourd que les deux étés précédents
Affaire Le Scouarnec : l'Ordre des médecins accusé une fois de plus de corporatisme
Procès Le Scouarnec : la Ciivise appelle à mettre fin aux « silences » qui permettent les crimes