Lors d'un débat organisé à la mi-février par le Syndicat national des pédiatres français (SNPF), les représentants de cinq candidats à l'élection présidentielle se sont pliés au jeu des questions-réponses sur le thème de la santé des enfants. La crise sanitaire a, en effet, eu des impacts importants sur la santé des petits. « Il est temps de se pencher sérieusement sur l’état des petits citoyens, a alerté la Dr Brigitte Virey, présidente du SNPF. Avec une augmentation des pathologies et l’émergence de nouveaux facteurs de risque, une politique ambitieuse de la santé de l’enfant est indispensable, au risque de voir se dégrader encore l’état physique et psychique des générations à venir. »
Les experts santé des candidats se sont accordés sur le manque de remontées épidémiologiques concernant les enfants. « Une politique de santé doit se construire sur les besoins et donc sur les données », a résumé le Dr François Braun, référent santé pour la majorité présidentielle. Le Pr Philippe Juvin, conseiller santé de Valérie Pécresse (LR), regrette également des données « trop éparses » et peu de surveillance après l'âge d'un an. « La culture de la santé publique est défaillante en France, en particulier chez les enfants, il faut corréler ces données avec les indicateurs sociaux », estime Boris Vallaud (PS), qui conseille Anne Hidalgo. Il souhaite par ailleurs donner plus de moyens à la médecine scolaire et aux services de PMI.
Vision « One health »
Plus généralement, les candidats semblent s'accorder pour faire du pédiatre le coordonnateur de la santé de l'enfant. Pour le Rassemblement national (RN), cela doit se faire avec des tarifs adaptés à « des consultations longues et complexes », notamment dans le cadre de maladies chroniques de l'enfant, indique le Dr Patrick Barriot. Selon le Dr Braun, il faut se projeter dans un concept de vision globale de la santé ou « One health », avec un travail particulier sur l'autisme, l'obésité, les cancers pédiatriques et le maintien des 20 examens médicaux obligatoires, « dont on doit être certain qu'ils sont bien réalisés ». Chez LR, on estime que le cabinet du pédiatre « n'est pas le lieu pour la délégation de tâches, en particulier pour les vaccins, car c'est l'occasion de faire le point avec les parents ». « En revanche, les infirmiers en pratique avancée auraient un rôle à jouer sur l'accompagnement à la parentalité», estime le Pr Juvin.
Alors que la pédiatrie libérale est à la peine et que la spécialité a été reléguée au 23e rang des choix à l'internat, le conseiller de Valérie Pécresse appelle à « doubler le numerus clausus », ce qui permettra, par là même, de multiplier aussi par deux le nombre de pédiatres en formation. Il revendique également une meilleure formation en pédiatrie au sein du DES de médecine générale – qui serait étendu d'une année si la candidate LR est élue. « Les internes en médecine générale doivent pouvoir bénéficier de formations spécialisées transversales (FST) aux urgences pédiatriques », abonde le Dr Braun. La hausse du nombre de médecins formés est aussi prônée par la Dr Véronique Rogez, pour Nicolas Dupont-Aignan (Debout la France).
Les équipes santé des différents candidats – sauf Debout la France – se sont enfin prononcées en faveur du remboursement de deux vaccins qui ne sont pas obligatoires actuellement (mais recommandés par la plupart des pédiatres), le rotavirus et le méningocoque B.
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