Et de tacler ensuite les entorses à la prévention et à l'hygiène qu'elle affirme constater en médecine de ville comme à l'hôpital. Elle tance ainsi les médecins qui portent la blouse comme « un accessoire de théâtre » et la « désastreuse habitude de la barbe chez les soignants », véritable « nid à microbes ». « Il faut absolument que dans le pays de Pasteur on retrouve les règles de l'asepsie », pose-t-elle.

Roselyne Bachelot a profité de cette audition pour s'expliquer sur sa gestion de l'épidémie de grippe A (H1N1) survenue en 2009. Jugée à l'époque trop dispendieuse, l'ancienne ministre assume tout. « Étant donné le panier de conneries que j'ai entendu sur cette affaire, je suis heureuse de donner quelques explications ». Les 94 millions de doses de vaccins commandées étaient-elles excessives ? Non car elles permettaient alors de couvrir 47 millions de Français. Elle confie même un regret : « N'avoir pas acheté assez de vaccins pour l'ensemble de la population », comme l'avaient fait à l'époque beaucoup de pays voisins...

Le bashing qu'elle a subi a-t-il orienté la politique de ses successeurs  ? « Les procès dont j’ai fait l’objet, les moqueries, les mises en cause étaient d’une telle violence et d’une telle injustice que je peux comprendre les craintes suscitées chez certains de mes successeurs, glisse-t-elle aujourd'hui. On s’est dit qu’il y avait plus de risques à en faire trop qu’à en faire pas assez... »