C’est un des effets pervers de la mondialisation au plan de la santé publique. Les ruptures de stocks de médicaments se sont multipliées comme jamais ces dernières années. Avec des conséquences sanitaires et pratiques pour les prescripteurs comme pour les patients. Nos lecteurs ne sont pas les derniers à s’être alarmés de la pénurie de traitement de la maladie de Parkinson, de molécules indispensables à certaines chimiothérapies, de corticoïdes, ou, il y a quelques années de la benzathine benzylpénicilline alors que la syphilis était en recrudescence. Les causes sont assez bien identifiées – augmentation de la demande mondiale, prix bas de molécules anciennes, délocalisation de la production - mais pas si simples à traiter. Plusieurs ministres s’y sont en effet attelés, sans résultat.
Dernière en date, Agnès Buzyn a mis en place un dispositif qui allie obligation d’information, constitution de stocks et sanctions en cas de manquement, pour les industriels, avec promesse de coordination intergouvernementale, de la part de l'Hexagone. Il est encore trop tôt pour juger de l’efficacité de mesures tout juste traduites dans le PLFSS. Mais la crise du Covid laisse supposer qu’il faudra sans doute aller plus loin. On s’est fait peur pendant cette pandémie, en se rendant compte que la France ne disposait pas des moyens de son indépendance thérapeutique. Actuellement encore, certains produits indispensables en chirurgie et en réa demeurent contingentés comme le montre notre enquête. Mais au-delà, la menace est plus diffuse.
Quelle que soit la piste proposée (achats groupés, pôle de production européen), la solution à ces problèmes de disponibilité des médicaments passe forcément par la case Bruxelles et/ou par celle de Genève, siège de l’OMS. Autant dire que, pour y faire face, Macron et Merkel ont raison quand ils suggèrent que la santé doit devenir une compétence de l’Union Européenne. À l’inverse, en claquant la porte de l’OMS, Trump donne – une nouvelle fois — l’exemple… de ce qu’il ne faut surtout pas faire.
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