Quatre ministres évincés du gouvernement d'Édouard Philippe, huit nouveaux entrants et six membres ayant changé de portefeuille ou dont les attributions ont été modifiées : tel est le bilan du remaniement finalement intervenu ce mardi.
La parité est respectée. Le gouvernement modifié comprend, outre le Premier ministre Édouard Philippe, 34 membres, dont 17 femmes. L'équipe compte 21 ministres dont un seul ministre d'État, François de Rugy (Transition écologique).
Parmi les sortants : Jacques Mézard qui cède le portefeuille de la Cohésion des territoires, Françoise Nyssen boutée hors du ministère de la Culture, Stéphane Travert qui abandonne le portefeuille de l'Agriculture et Delphine Gény-Stephann, qui sera restée moins d'un an en poste au gouvernement, qu'elle avait intégré comme secrétaire d'État auprès du ministre de l'Économie Bruno Le Maire.
Une travailleuse sociale avec Buzyn sur la pauvreté
Sans surprise, Agnès Buzyn a été confortée à la tête de l'énorme ministère des Solidarités et de la Santé (elle est numéro cinq dans la hiérarchie ministérielle). Signe de reconnaissance – voire de poids politique renforcé –, l'hématologue hérite d'une secrétaire d'État sans attribution spécifique, Christelle Dubos, 42 ans, qui devrait l'épauler sur les sujets sociaux, n'étant pas une spécialiste des questions de santé. Elle sera chargée en particulier de la stratégie nationale contre la pauvreté. Pour l'exécutif, il était devenu urgent de soulager Agnès Buzyn tant les dossiers stratégiques (plan santé/hôpital, plan pauvreté, réforme des retraites, chantier de la dépendance, bioéthique) se sont accumulés sur son bureau ces derniers mois.
Le « profil » – davantage technicien que politique – de sa nouvelle secrétaire d'État ne devrait pas lui faire de l'ombre. Députée macroniste de Gironde, Christelle Dubos était jusqu'alors secrétaire de la commission des Affaires économiques de l'Assemblée nationale, où elle est élue depuis juin 2017. Cette travailleuse sociale avait rejoint En marche ! en 2016, alors qu'elle n'était jusqu'alors encartée dans aucune formation. « De 1998 à 2007, mon diplôme de travailleur social m’a permis d’accompagner au travers de diverses structures, des personnes dont les problématiques étaient variées : personnes âgées, personnes handicapées, gens du voyage ou encore collégiens issus des quartiers politiques de la ville », explique-t-elle sur son site personnel.
Gabriel Attal, un proche de Touraine à la Jeunesse
Un profil connu des spécialistes du secteur de la santé fait son entrée au gouvernement comme secrétaire d'État auprès du ministre de la Transition écologique. Il s'agit d'Emmanuelle Wargon, 47 ans, diplômée de HEC et camarade de promotion d'Édouard Philippe à l'ENA, qui occupait jusqu'alors le poste de directrice des affaires publiques du groupe Danone.
Passée par le Haut Commissariat aux Solidarités de Martin Hirsch sous Nicolas Sarkozy et le ministère du Travail sous François Hollande, elle avait été notamment secrétaire générale des ministères sociaux, en charge des agences régionales de santé, et pilote de la e-santé en 2010/2011. Cette haute fonctionnaire, mariée à un médecin urgentiste, avait commencé sa carrière en 1997 comme auditrice à la Cour des comptes, avant de devenir en 2001/2002 conseillère technique auprès du ministre délégué à la Santé Bernard Kouchner (gouvernement Jospin).
On retiendra aussi la nomination de Gabriel Attal, 29 ans, un des premiers marcheurs auprès d'Emmanuel Macron, spécialiste de la jeunesse, qui devient secrétaire d'État auprès de Jean-Michel Blanquer. Implanté à Vanves (Hauts-de-Seine), cet ancien socialiste très proche de Marisol Touraine (lors du précédent quinquennat, il a passé cinq ans à son cabinet), aujourd'hui porte-parole de La République en marche, a été élu député en juin 2017. Il sera chargé de mettre en place le service national universel.
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