Comment réduire le renoncement aux soins dentaires ? La question était au cœur de la 7e matinée thématique du collège des économistes de la santé (CES), ce jeudi, à Paris. De fait, 18 % des patients déclarent renoncer aux soins dentaires pour des raisons financières (revenus insuffisants, couverture complémentaire inadaptée). Et le reste à charge se situe à hauteur de 25 % du coût des soins dentaires facturés.
Pour Gérard Morel, vice-président de la Confédération nationale des syndicats dentaires (CNSD), le secteur est pénalisé par l’absence d’accord avec les financeurs (surtout les complémentaires santé) en matière de remboursement des soins dentaires (prothèses, implants).
Vers le 0 % reste à charge
Réduire au maximum voire supprimer le reste à charge et réguler les prix : c’est précisément l’objectif affiché par les promoteurs de réseaux édifiés par les complémentaires santé.
Malakoff Médéric vient ainsi de lancer un réseau de soins dentaires, actif depuis le 10 novembre, a annoncé ce jeudi son directeur santé Laurent Borella. Accessible aux adhérents de Malakoff Médéric mais aussi d’Harmonie Mutuelle (soit 6 millions de personnes), ce réseau baptisé Kalivia existe déjà depuis plusieurs années pour l’optique et l’audioprothèse.
Fort de 2 000 chirurgiens-dentistes répartis sur tout le territoire, le réseau Kalivia prend en compte quatre spécialités : la prothétique, l’implantologie, l’orthodontie et la parodontie. Objectif : améliorer et solvabiliser la prise en charge, apporter des garanties sur les prothèses, mais aussi assurer en temps réel des devis et factures électroniques. Laurent Borella (Malakoff Médéric) se donne l’objectif de « 0% de reste à charge sur une grande partie du réseau ».
« Il y a un désengagement de la Sécu sur les soins dentaires qui conduit à un véritable "marché" des complémentaires, regrette ce chirurgien-dentiste du Val-de-Marne. Que va devenir la liberté d’exercice du praticien dans un tel réseau de santé ? Voilà le vrai problème désormais ! »
Rappelons que la loi Le Roux ne permet pas aux réseaux d’entreprendre un conventionnement incluant des clauses tarifaires avec les médecins. Ces accords de modération tarifaire sont limités aux secteurs non couverts majoritairement par l’assurance-maladie obligatoire - optique, audioprothèse et dentaire.
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