Et le gagnant est… le coronavirus ! Dans la confusion qui a accompagné le dépouillement des élections américaines, on pourrait presque formuler ce constat, un peu définitif. Les jours-derniers sont repassées en boucle les images d’une société déboussolée et d’un Trump finalement désavoué tant du fait de l’insoutenable légèreté qu’il a manifestée depuis le début de la pandémie que par la fin brutale du miracle économique qui avait marqué les premières années de son mandat.
C’est sur ce dossier Covid aussi que les changements les plus immédiats pourraient être observés. Joe Biden a mis en place dès le début de la semaine une cellule de crise. Et, s'il a annoncé qu’a priori, il garderait le Pr Antony Fauci à la tête de la task force Covid, il a aussi promis une politique de protection digne de ce nom pour ses concitoyens : masques et tests pour tout le monde, gratuité du futur vaccin et même indemnités pour les malades… Au-delà, son élection signera aussi le maintien des États-Unis au sein de l’OMS, à rebours des rodomontades de son prédécesseur. Une bonne nouvelle à l'évidence pour l'action sanitaire dans le monde.
« Les Américains sont plus en sécurité quand l'Amérique s'engage pour renforcer la santé mondiale », martelait ces derniers-mois Joe Biden. Propos de campagne ou conviction profonde ? Il devrait avoir l’occasion de le prouver en allant au-delà du Obamacare malmené par l’administration républicaine, mais qui tient encore debout malgré les assauts. Le projet démocrate d’assurance-maladie publique optionnelle pourrait en effet révolutionner la protection sociale outre-Atlantique. À condition toutefois que le futur président ait les moyens de le mener à bien. C’est pour le moins incertain, vu qu'on ne sait s'il disposera au juste d'une majorité au Sénat. Un mauvais cas de figure auquel peu de nouveaux présidents ont été confrontés jusque-là en début de mandat. Et, s'il en était besoin, un signe supplémentaire du chaos ambiant…
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