Ce n’est pas un abandon, mais un report. La refonte du second cycle des études médicales devrait donc figurer au rang des réformes engagées, au même titre que la suppression du numerus clausus. Dans d’autres secteurs, la feuille de route d’Agnès Buzyn devra sans doute être réexaminée par son successeur passée la crise. Dans quel sens ? Il est encore un peu tôt pour être précis. Mais il est clair qu’à l’instar du chantier des retraites qui semble avoir du plomb dans l’aile, Olivier Véran devra exercer un droit d’inventaire sur les chantiers santé. Avec une double et insoluble contrainte : lâcher du lest, mais sans le moindre sou vaillant. Mission impossible ? Pas forcément. Car la crise bouscule les priorités et devrait donner au ministre de la Santé les moyens de se faire entendre dans les arbitrages à venir. Ce sera le cas sans doute pour l’hôpital pour lequel on annonce déjà un grand plan d’investissement. Le train de mesures concédé à l’automne dernier devra être musclé. Mais déjà des voix se font entendre pour engager à cette occasion une évolution statutaire du secteur. Attention, terrain miné… Même urgence concernant la grande loi dépendance, maintes fois promise, toujours repoussée et sur laquelle l'énormité des enjeux presse le gouvernement à avancer.
Par ailleurs, la crise a banalisé des pratiques que l’avenue de Ségur peinait à implanter sur le terrain. La télémédecine, mais aussi les coopérations public/privé et la dynamique CPTS pourraient en bénéficier. Une aubaine, même si les dérogations actuelles ne sont pas faites pour durer. On pourrait en dire autant des délégations de tâches dopées par le Covid. Même si, prudence… Ces transferts génèrent de plus en plus d’anticorps chez les médecins échaudés. En matière de santé publique enfin, le champ est large pour réinvestir la prévention si chère au candidat Macron de 2017. Qui oserait désormais critiquer l’obligation vaccinale des enfants ? Et a fortiori le déremboursement de l’homéopathie ?
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