Deuxième cas autochtone de dengue

Surveillance renforcée à Nice

Publié le 22/09/2010
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LE MINISTÈRE de la Santé confirme la présence d’un deuxième cas autochtone de dengue en France métropolitaine, à Nice (Alpes-Maritimes). « Il s’agit d’une personne qui était dans l’entourage de la personne déjà atteinte et qui avait été repérée par l’entente interdépartementale de démoustication comme sujet à risque », a précisé l’Agence régionale de santé (ARS) de PACA, responsable de la mise en œuvre des mesures de surveillance et de prévention au niveau local. Le jeune homme de 18 ans et l’autre patient touché « vont bien ». Treize autres personnes du même secteur ont été placées sous surveillance, « mais elles sont en bonne santé. C’est l’enquête de terrain habituelle », a souligné François-Xavier Lorre, délégué de l’ARS-PACA dans les Alpes-Maritimes.

Selon le ministère, « il s’agit pour l’instant uniquement d’un nombre limité de cas situés dans une zone géographique bien circonscrite ». Les mesures déjà mises en œuvre de surveillance épidémiologique et entomologique ont encore été renforcées, ainsi que les actions de démoustication autour de la zone de résidence des personnes atteintes. L’information des professionnels de santé se poursuit également.

Mobilisation de tous.

Les autorités rappellent qu’une mobilisation de tous est « essentielle ». Chacun « est en mesure d’avoir un impact important sur la transmission de la maladie, car le moustique voyage peu (25 à 50 mètres autour de son lieu de naissance », insistent-elles. Il est demandé aux habitants de Nice et ses alentours, de se protéger (vêtements longs et répulsifs cutanés) ainsi que leur habitat (moustiquaires, diffuseurs électriques, destruction des gîtes potentiels de reproduction des moustiques).

Afin de permettre au service de lutte antivectorielle de mieux cibler géographiquement ses actions, le ministère appelle aussi à la vigilance : « Chacun doit se signaler auprès de son médecin traitant s’il pense être atteint du virus de la dengue, surtout s’il réside ou revient d’un séjour dans une zone géographique où la présence du moustique Aedes rend possible sa transmission », indique-t-il.

Le département des Alpes-Maritimes fait partie des départements du sud de la France où est présent le moustique Aedes albopictus, vecteur potentiel de la dengue (mais également du chikungunya), avec risque d’une circulation autochtone suite à l’introduction du virus par un voyageur malade.

Les départements français d’Amérique sont actuellement confrontés à une épidémie sévère. En Guadeloupe, malgré une tendance à la décroissance épidémique, le niveau de circulation virale reste encore très élevé (1 400 cas cliniquement évocateurs ont été vus en ville la semaine dernière contre 1 300 la semaine précédente, soit près de dix fois les valeurs maximales attendues pour la période). En Martinique, la décroissance observée depuis la mi-août se poursuit, mais le nombre hebdomadaire de consultations reste très important puisqu’il se situe maintenant au niveau des pics des épidémies précédentes.

 Dr LYDIA ARCHIMÈDE

Source : Le Quotidien du Médecin: 8820