Invitée à débattre ce mardi en commission des affaires sociales du Sénat de la situation dans les établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD), Agnès Buzyn a été interrogée à plusieurs reprises sur la réforme de la tarification de ces établissements, lancée en 2017. À contre-courant de la Fédération hospitalière de France (FHF) et des agents des maisons de retraite médicalisées, la ministre de la Santé a rappelé que la « réforme de la tarification va bien améliorer la prise en charge des soins dans les EHPAD. »
Le budget d'un EHPAD est divisé en trois parties : le soin, financé par la Sécu ; l'hébergement, financé par le résident ; la dépendance, financée par les départements. La grogne sur la baisse des moyens porte essentiellement sur ce dernier volet.
Un effort financier « considérable »
Selon Agnès Buzyn, 85 % des établissements vont être « gagnants » sur le volet soin et bénéficier grâce à la réforme des tarifs de « moyens supplémentaires tous les ans pendant sept ans » pour un montant total de 430 millions d’euros sur la période. « Cela correspond à la création de 20 000 postes en équivalent temps plein supplémentaires pour la partie soin » a affirmé la ministre, qui juge l’effort « considérable ». La FHF évalue pour sa part l'impact de la réforme à 200 millions d’euros de perte pour les établissements publics.
Elle a par ailleurs rappelé la nomination d’un médiateur, Pierre Ricordeau, chargé de lui faire des propositions pour « réguler les aspects négatifs » de la réforme afin qu’« aucun établissement ne soit perdant ».
D’ores et déjà, une enveloppe de 28 millions d’euros issus de l’ONDAM (sur les 100 millions prévus au global pour 2018) et une autre, additionnelle (et annoncée quatre jours avant une grève nationale), de 50 millions d'euros doivent rapidement apporter une aide aux établissements les plus en difficulté. « Cela ne clôt pas le débat sur la dépendance. Le débat ne fait que s’ouvrir », a estimé Agnès Buzyn.
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