Particulièrement touché par le coronavirus, le Morbihan (56) a recensé depuis dimanche une vingtaine de cas de coronavirus et un décès. Dans les communes de Crac'h ou d'Auray, deux principaux foyers de l'épidémie, des médecins généralistes doivent faire à une situation inédite qui change leur quotidien.
En dehors des horaires habituels
Le Dr Christian Morigny, installé à Crac'h (3 400 habitants), a bouleversé son planning pour accueillir des personnes potentiellement porteuses du coronavirus « en dehors des horaires habituels de consultation de façon à ce qu'ils ne puissent pas être en contact avec d'autres patients ». Dimanche soir, il a reçu un appel de l'agence régionale de santé (ARS) lui indiquant qu’un, puis trois de ses patients avaient été testés positifs au coronavirus. « Je peux vous dire que ça a été quand même un peu surprenant, on est dans un petit bourg de Bretagne. Je pensais que ça allait plutôt arriver par les grandes villes », a-t-il confié.
Plus loin, dans un autre cabinet du village, le Dr Isabelle Ezanno a prévenu ses patients avec une affichette : « Si vous n'avez pas rendez-vous, ne pas entrer sans notre accord ». « Ici, on est en zone cluster », rappelle-t-elle. Alors qu'elle n'utilisait la vidéo consultation que pour dépanner, elle privilégie la consultation à distance pour « éviter que les gens se croisent et que le virus circule davantage ».
80 arrêts en deux jours pour l'ex-président du SML
L'ancien président du SML, le Dr Éric Henry, généraliste à Auray, reconnaît qu'il a essentiellement recours à la téléconsultation. « En fait, on fait juste de la surveillance de patients malades et de l'isolement. Ensuite on organise administrativement la vie d'un territoire pollué… C'est un peu comme Fukushima, il n'y a plus rien qui bouge ! » confie-t-il. Le médecin affirme que « contrairement au H1N1, on n'a pas de psychose, les gens sont sereins. Ils ont analysé la situation de façon calme et déterminée, globalement le seul goulot d'étranglement qui existe actuellement sont les arrêts de travail ». En deux jours, le généraliste a signé près de 80 arrêts de travail contre… un ou deux en temps normal.
Les médecins du cluster du Morbihan se disent prêts en cas de passage à la phase 3. « Je n'ai pas du tout peur : on se protège, on se lave les mains, comme on fait lors de chaque épidémie ! Quand il y a une épidémie de gastro, on fait attention et on croise les doigts pour ne pas être malade et… souvent on ne l'est pas ! », conclut le Dr Ezanno.
Soins palliatifs : le gouvernement promet d’« intensifier les efforts » en 2025
Le CCNE invite la médecine à prendre ses responsabilités face aux vulnérabilités qu’elle crée
Transition de genre : la Cpam du Bas-Rhin devant la justice
Plus de 3 700 décès en France liés à la chaleur en 2024, un bilan moins lourd que les deux étés précédents