Le candidat à la primaire de la droite et médecin Philippe Juvin a proposé mercredi 28 juillet « que la santé soit confiée aux régions », estimant que ce serait une « bonne chose, plus efficace, moins coûteuse ».
« Il faut faire en sorte que la santé soit confiée aux régions. L'expérience montre que quand vous décentralisez des pouvoirs de l'État central vers les collectivités, les régions où les communes, les choses sont mieux faites, mieux adaptées au terrain, et finalement les euros qui sont pris dans votre poche sont mieux utilisés », a plaidé le chef du service des urgences de l'hôpital européen Georges-Pompidou (AP-HP) à Paris et maire LR de La Garenne-Colombes (Hauts-de-Seine) sur Europe 1.
« Le transfert des agences régionales de santé aux régions serait une bonne chose, plus efficace, moins coûteuse », a fait valoir le prétendant à l'Élysée. Pour le Pr Juvin, le système de santé « coûte beaucoup d'argent aux Français, (...) mais cet argent ne va pas aux soins ».
Immense bureaucratie
« L'argent va en grande partie à une immense bureaucratie. Quand vous regardez le tableau des emplois de la fonction publique hospitalière, on s'aperçoit qu'il y a presque autant d'emplois administratifs (...) que d'emplois de médecins. Est-ce raisonnable ? », a questionné celui qui s'est lancé lundi dans la course à la future primaire de la droite et qui se présente comme « le candidat des services publics ».
« Il n'est pas normal que les Français n'aient plus accès facilement à un médecin », s'est-il par ailleurs désolé, ajoutant que « partout en France on doit avoir les mêmes accès et les mêmes droits. »
Les ARS dans le viseur
Le Pr Philippe Juvin n'est pas le seul parmi les prétendants à droite à avoir exprimé la volonté de réformer les agences régionales de santé (ARS). Début juillet, alors tout juste réélue officiellement à la tête de la région Île-de-France, Valérie Pécresse a réclamé une « France vraiment décentralisée ». Pour l'ancienne ministre de Nicolas Sarkozy qui s'est récemment déclarée candidate à la primaire de la droite, cette décentralisation passe aussi par le placement des ARS sous la responsabilité des régions.
Il y a deux ans, c'est Xavier Bertrand, également candidat à la présidentielle mais rétif à ce stade à une primaire, qui étrillait les ARS. « Ça n'a pas marché et ça ne marche pas », a sermonné l'ancien ministre en octobre 2019 lors d'une table ronde au congrès CHAM. Il invitait alors l'État à « lâcher prise » sur les questions de santé pour inscrire les régions « dans une relation directe avec les citoyens » sur ces sujets.
M.D.P avec AFP
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