Flash, Superman, Batman et Supergirl, qui violeraient Wonder Woman (*), et trois bulles de texte faisant référence à la loi de santé (« Tiens la loi santé !!! », « Tu devrais t'informer un peu ! », « Prends la bien profond !! ») et visant, sans le dire, Marisol Touraine, la ministre de la Santé. Cette fresque dessinée sur un mur de la salle de garde du CHU Gabriel-Montpied de Clermont-Ferrand a déclenché la polémique ce week-end, après qu’elle a été publiée sur la page Facebook des médecins pigeon (avant d’être retirée du site).
Hier dimanche, le collectif Osez le Féminisme! s’en est lui même offusqué dans un communiqué de presse et dans une lettre envoyée à l’Ordre des médecins. « Ces messages, censés porter des revendications politiques contre un projet de loi auquel de nombreux médecins s'opposent, sont d'une violence et d'une misogynie aussi gratuite qu'inadmissible » écrit l’association qui demande à l’Ordre de « réagir rapidement et fermement, d'exiger le retrait immédiat de cette fresque et de sanctionner ceux qui en sont responsables ».
Une ancienne fresque détournée
Selon le journal « La montagne », les bulles dessinées sur cette fresque ont été effacées, la fresque a été elle-même masquée et sera bientôt effacée. Toujours selon le quotidien, qui a interrogé l'avocat du syndicat des internes de Clermont-Ferrand, ce dessin existait depuis plusieurs années dans la salle de repos des internes.
« Les bulles ont été ajoutées sans doute ce week-end », a-t-il confié à « La montagne ». « L’image a été détournée de manière déloyale et choquante. Le président du syndicat des internes de Clermont-Ferrand regrette l'image dégradante qui est donné de l'internat et assure que l'intention n'était pas de représenter la ministre de la Santé », a-t-il ajouté.
Depuis ce week-end, les messages d’indignations se multiplient. Dimanche, la secrétaire d’État à la famille, Laurence Rossignol épinglait dans un tweet « ces médecins super-zéro qui se prennent pour des super héros et font l’apologie du viol ». Ce lundi, le président du groupe PS à l’Assemblée, Bruno Le Roux, dénonce dans un communiqué une « dérive odieuse de la campagne menée contre Marisol Touraine ».
(*) Certains lecteurs nous font remarquer que la fresque initiale (sans les bulles de texte) évoque davantage une orgie qu'un viol collectif.
En début d'après-midi, le Conseil national de l'Ordre a réagi à cette affaire en publiant un communiqué dans lequel il « condamne fermement et sans réserve la réalisation et la diffusion » de cette fresque. Il restera « vigilant sur les suites données à cette affaire ».
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