LE RAPPORT sur la santé des Français est préparé, sous la coordination de la DREES (ministères de la Santé et du Travail), pour documenter le Haut Conseil de la santé publique, chargé de préparer l’évaluation de la loi de santé publique de 2004, qui fixait des objectifs à cinq ans. Le constat est le même qu’en 2006, avec un état de santé global plutôt bon mais une mortalité prématurée importante (20 % de l’ensemble des décès), et pour un tiers évitable par la réduction des comportements à risques (tabagisme, alcoolisme, conduites dangereuses, suicides, etc.).
Ces morts prématurées touchent principalement les hommes (70 % des décès avant 65 ans). Mais, à âge égal, les hommes se sentent en meilleure santé que les femmes, déclarent moins de maladies et de limitations fonctionnelles et recourent moins aux soins. Les inégalités sociales ont aussi un rôle non négligeable. À 35 ans, l’écart d’espérance de vie entre cadres et ouvriers est de 7 ans pour les hommes et de 3 ans pour les femmes. En 2006, les problèmes financiers ont conduit 14 % des plus de 18 ans à renoncer à des soins (soins bucco-dentaires en premier lieu, lunettes, consultations de spécialistes). Le rapport relève par ailleurs des disparités entre nord et sud de la France, ce dernier étant privilégié. Il en déduit des améliorations possibles, pour certains groupes de population et certaines pathologies, en agissant sur des facteurs comportementaux ou environnementaux.
Des comportements à modifier.
Du côté des comportements, alcoolisme, tabagisme et obésité restent préoccupants. La consommation d’alcool diminue, mais son usage à risque reste encore très important (un tiers des 18 ans ou plus), surtout pour les hommes. Le tabagisme, même s’il y a des signes encourageants (baisse du tabagisme quotidien et du tabagisme passif), est toujours l’un des problèmes de santé publique les plus importants en raison de ses répercussions sur la mortalité et la morbidité (cancers qui induisent plus de 13 % de la mortalité avant 65 ans, maladies respiratoires chroniques, maladies cardio-vasculaires). Tandis que l’obésité (un Français sur six) et le surpoids (deux hommes sur cinq, près d’une femme sur quatre, de 14 à 20 des enfants) se développent. Des évolutions en matière d’alimentation et d’exercice physique sont nécessaires, souligne le rapport.
En ce qui concerne les facteurs environnementaux, on peut se réjouir de la reconnaissance de leur impact sur la santé. Ils sont de mieux en mieux surveillés (qualité de l’air, y compris intérieur, de l’eau, saturnisme). Mais beaucoup d’inconnues demeurent : quantification des effets de toxiques connus, impact de certains nouveaux produits, effets des mélanges de substances.
Le rapport examine ensuite les différentes pathologies. Les maladies infectieuses sont encore responsables d’une grande partie de la morbidité et le développement des résistances bactériennes aux antibiotiques reste préoccupant. L’importance de l’obtention et du maintien d’une bonne couverture vaccinale est soulignée. Les maladies chroniques sont, elles, en hausse, avec côté positif, le développement d’une prise en charge coordonnée.
Des améliorations sont encore possibles, est-il relevé par ailleurs, dans la prise en charge de la contraception, des grossesses et des accouchements. Tandis qu’un enjeu de santé publique majeur est représenté par la prise en charge des problèmes liés au grand âge.
www.sante.gouv.fr/drees/santepop/2008.santepop2008.html, en vente à la Documentation française.
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