Une mutuelle dénonce la protection sociale précaire des fonctionnaires

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Publié le 19/04/2017

La Mutualité fonction publique (MFP), qui regroupe 21 mutuelles, se mobilise pour dénoncer les clichés sur la protection sociale des 5,6 millions de fonctionnaires. Elle lance ce mercredi une campagne* pour déplorer le peu d'aides que ceux-ci perçoivent de leurs employeurs pour souscrire à une complémentaire santé.

Alors que les salariés dans le privé reçoivent en moyenne 244 euros par an de leur patron pour l'accès à la complémentaire santé, six agents sur dix de la fonction publique d'État – qui regroupe les administrations centrales et services déconcentrés – ne perçoivent que 1,60 euro par an de leur employeur. Les agents de la fonction hospitalière ne reçoivent quant à eux aucune participation financière de leur « employeur ».

Selon la MFP, l'inégalité est d'autant plus importante pour les fonctionnaires depuis l'accord national interprofessionnel (ANI) de 2013, qui oblige les employeurs du privé à prendre en charge a minima 50 % du coût de la complémentaire santé des salariés. Si une aide financière peut être accordée par l'employeur public, son montant reste faible (3 % du montant de la complémentaire) et elle n'est pas déductible du revenu imposable, contrairement à l'aide touchée par les salariés du privé.

Tout le monde est concerné

La Mutualité rappelle que la fonction publique compte 20 % de personnes au SMIC. Selon son président Serge Brichet, ces fonctionnaires relèvent de la catégorie C (la plus basse) « avec un revenu inférieur au revenu moyen des Français ». « De fait, la part consacrée au financement de leur mutuelle peut s'avérer lourde », explique-t-il.

Selon la MFP, 4 agents sur 10 ont déjà renoncé à des soins pour des raisons financières. 

Les visuels de la campagne soulignent enfin que la santé des agents publics concerne « tout le monde », car « chacun est usager du service public », qui « est plébiscité par tous ». Ils rappellent les résultats d'un sondage IFOP selon lequel 90 % des Français sont attachés au service public hospitalier, et 78 % à celui de l'enseignement.

* Campagne qui sera notamment relayée auprès des partis politiques, des deux candidats issus du premier tour de la présidentielle, des candidats aux législatives et des décideurs publics.


Source : lequotidiendumedecin.fr