Les agences étatiques de santé des régions (les 26 ARS) ont participé avec les Groupements Hospitaliers de Territoires (GHT) à la désertification médicale car elles ont entraîné la fermeture de centaines de cliniques qui assuraient les urgences et les soins de proximité. Les communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS) vont compléter ce maillage.
Prétexte : améliorer l’accès aux soins. Le plan propose la généralisation d’une mesure de la loi Touraine de 2016. En rattachant ces CPTS au système hospitalier, l’État met la médecine de ville sous le boisseau des groupements hospitaliers territoriaux (GHT), technocratie sous le contrôle des ARS.
L'étatisation est en marche
Ce sera à terme la fin du payement à l'acte, la réapparition du TPGO et probablement le conventionnement sélectif… La médecine de ville française dont on annonce la mort est pourtant la plus efficace au monde avec une part de 28 % des dépenses de santé totales contre 33 % en moyenne dans l’OCDE.
Si elle suit les propositions du Haut conseil pour l'avenir de l'assurance-maladie (HCAAM) influencées par notre Collègue Guy Vallancien, la réforme pourrait se traduire par la création de 600 établissements de santé « communautaires », sorte d'hôpitaux de proximité nouvelle génération. Ce serait des points d'appuis à la régulation des soins non programmés et des urgences, à l'activité recentrée sur la médecine polyvalente et la gériatrie.
Ces établissements mailleraient le territoire avec, côté ville, une couverture assurée par un millier de communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS), composées de structures de santé (maisons, centres) ou d'équipes de soins primaires. La mise sous tutelle de la médecine libérale avec la CPTS en serait la conséquence inéluctable : l’étatisation est donc bien en marche.
Simplification administrative, la priorité
La simplification administrative serait la bonne solution mais elle n'est pas à l'ordre du jour ! La pression administrative, insupportable dissuade les jeunes de s’installer. Les médecins ne veulent plus d’une vie d’esclave avec une consultation tarifée à 25 € imposant de travailler 70 heures/semaine voire même après 20h/22h ! Les fonctionnaires et les conseillers ne veulent pas comprendre ! Comme le dit Frédéric Bizard : « C’est un formidable exemple d’autisme étatique ».
L’État est dans l’incapacité de tirer les leçons des échecs des dernières lois de santé. Avec ses « Gosplans à la soviet » l’administration trop pesante a asphyxié l’hôpital public de procédures et de dirigisme technocratique, elle étouffe maintenant les libéraux qui croulent sous les normes. S’attaquer à la simplification administrative comme l’a fait le Québec en dégraissant le Mammouth et réformer le cursus de médecine générale sont donc les priorités absolues.
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