Pas facile de tenir les rênes d’un ministère comme celui de la Santé, surtout en période de crise. Celui-là, jeune, fringuant, combatif, semble faire exception à la théorie du fusible, qui veut qu’après avoir essuyé un sérieux coup de tabac, un locataire de l’avenue de Ségur soit voué, au mieux au recyclage, au pire à l’abandon. Olivier Véran bénéficie aussi dans la fonction d’une quasi-virginité qui le sert. On l’a vu ces temps derniers, c’est Agnès Buzyn qui l’a précédé qui a concentré sur elle l’essentiel des critiques sur la gestion de l’épidémie. Que savait-elle exactement ? Et depuis quand ? A-t-elle donné l’alerte à temps ? Et pourquoi a-t-elle quitté son poste, alors que l’orage épidémique grondait ? Les absents ont toujours tort… Et d’ailleurs, on a vu naître les jours passés des débuts de polémique sur la gestion des stocks de masques du temps de Xavier Bertrand ou de Marisol Touraine.
Dans le contexte actuel de guerre sanitaire et compte tenu de l’extrême violence du tsunami épidémique qui frappe le monde et notre pays, « Le Quotidien » a jugé opportun de sonder les politiques qui ont géré la santé depuis trente ans. Six d’entre eux nous ont spontanément répondu. Et une première conclusion s’impose : au regard des nombreuses périodes de tension qui ont secoué notre système de soins, celle-ci est, de l’avis général, unique par son ampleur et sa sévérité. Deuxième point commun : la solidarité. Les prédécesseurs d’Olivier Véran relèvent pour la plupart quelques ratés, sur l’insuffisance de matériel de protection ou de dépistage en particulier, mais tous font corps avec l'équipe actuelle dans sa gestion de l'épidémie. La santé est sans doute un bien trop précieux pour se lancer dans la surenchère. À moins que ce ne soit la décence qui interdise à ce stade de tirer sur l’ambulance ou sur le corbillard. Viendra l’heure des comptes toutefois. Là encore, chacun de ces ex-ministres convient qu'il faudra tirer des leçons de ce qui est en train de se passer.
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