Depuis ce mardi 7 juillet 2015, le Pr Henri Joyeux n’assure plus ses consultations à l’Institut du cancer de Montpellier (ICM). Le contrat du chirurgien oncologue, qui prenait fin ce même jour, n’a pas été renouvelé par le directeur de l’établissement (*). En cause, selon le Pr Joyeux, les deux pétitions qu'il a lancées en mai, soulignant les dangers potentiels des vaccins hexavalents (DTPolio - Hib - Coqueluche - Hépatite B).
Très controversée, la prise de position du Pr Joyeux fait des remous depuis plusieurs semaines. La ministre de la Santé l’accuse d’attiser les craintes. Le Conseil national de l’Ordre est lui aussi monté au créneau. Fin juin, il lançait une procédure disciplinaire contre le chirurgien qui, selon lui, tient des propos qui « ne s’appuient sur aucune base scientifique » et « portent atteinte à la profession ».
Sans attendre la décision de la chambre disciplinaire régionale du Languedoc-Roussillon, l’Institut régional du cancer de Montpellier a choisi de se séparer du Pr Joyeux. Le médecin y voit l’influence de Marisol Touraine.
Dans un billet publié sur son site Internet, il dénonce l’hypocrisie de la ministre qui, selon lui, aurait tenu des propos très prudents sur les vaccins à base de sels d’aluminium durant la campagne présidentielle de 2012. Le médecin cite un courrier envoyé par Marisol Touraine à Didier Lambert, administrateur de l’association E3M, dans lequel elle estime que les familles « doivent également avoir le choix de faire procéder aux vaccinations obligatoires par des vaccins sans sel d’aluminium ».
Le CNOM aux ordres de l’État et des lobbies, dénonce le Pr Joyeux
« Quant au Conseil de l’Ordre des médecins, je vois bien qu’il est plus aux ordres de l’État et des lobbies qu’au service des patients pour les informer loyalement et les protéger », s’insurge le Pr Joyeux. Le médecin rappelle qu’il n’est pas opposé à la vaccination obligatoire DTP, mais que « les familles n’ont pas l’assurance d’absence de dangers immédiats ou plus tard liés à la vaccination contre les cancers du col de l’utérus et l’hépatite B. On ne tient pas à les faire connaître, ce qui fait le jeu des laboratoires et de lobbies ayant des intérêts financiers énormes ».
Le chirurgien entretient la polémique, mais ne dit pas un mot sur les accusations du groupe « Vaccination et Prévention » de la Société de pathologie infectieuse de langue française (Spilf). Dans un long argumentaire, la société savante démontait un à un les arguments du Pr Joyeux et insistait sur l’innocuité et l’efficacité des vaccins hexavalents, « largement validées par des essais cliniques et une surveillance constante ».
(*) Contacté par « le Quotidien », l'ICM indique que le Pr Henri Joyeux est à la retraite depuis août 2014. « Il avait été convenu l'année dernière de prolonger l'activité du chirurgien avec un CDD d'un an afin qu'il assure le suivi de ses derniers patients. Ce contrat est arrivé à son terme le 7 juillet 2015 » précise le service de communication de l'ICM. (Mise à jour : 8 juillet 2015).
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