L’IMI EST NÉE de la volonté de l’industrie pharmaceutique européenne (EFPIA) et de la Commission Européenne, de fédérer les forces de recherche public-privé, afin d’arriver plus vite à de nouveaux médicaments.
« Cette forme de partenariat public-privé arrive en complément des modèles qui existent actuellement et dans lesquels Servier est impliqué de longue date (partenariats avec l’ANR, contrats CIFRE…) », souligne Antoine Bril (directeur adjoint recherche Servier, président du conseil scientifique du Leem Recherche). De nombreux candidats médicaments voient leur développement arrêté : dans 25 % des cas par manque d’efficacité thérapeutique confirmée dans les études cliniques, dans 20 % des cas pour des raisons de toxicité durant les phases d’évaluation préclinique et dans 12 % des cas à cause d’effets secondaires. Ces raisons soulignent d’elles-mêmes les principaux « goulots d’étranglement » de la recherche et justifient la nécessité de réaliser des efforts particuliers, notamment dans le but d’améliorer la prédictivité des études de pharmacologie et de toxicologie préclinique. Il faut pouvoir s’assurer que les médicaments qui vont passer avec succès les différentes phases de développement soient identifiés précocement avec un taux de certitude plus grand. L’objectif de l’IMI est clairement exprimé « réduire le taux d’échec des candidats médicaments au stade aval de développement, permettra de consacrer plus de ressources aux stades précoces de développement, dans le but d’augmenter le nombre de candidats médicaments prometteurs entrant en essais cliniques » L’agenda stratégique de recherche, établi en partenariat entre les représentants de l’industrie pharmaceutique, des instituts académiques, des associations de patients et des agences réglementaires, tourne ainsi autour de quatre grands domaines : l’amélioration de la sécurité du médicament, son efficacité, la valorisation de la connaissance et la formation des chercheurs. « Les industriels du médicament s’engagent dans les projets en apportant une contribution en nature pour les projets auxquels ils sont associés. Il peut s’agir de travaux de recherche, de mise à disposition de personnel, de transfert de technologie… », déclare Antoine Bril. L’équivalent de cette contribution est apporté par la Communauté européenne au profit des laboratoires académiques et petites entreprises.
Renforcer l’attractivité de la France.
Cette initiative renforcera l’attractivité et la compétitivité de l’Europe et de la France dans le domaine de la recherche médicale. En effet, il faut souligner qu’à la suite du premier appel à projets, la France est bien positionnée avec plusieurs projets pilotés par des équipes françaises et la participation de nombreux laboratoires académiques et industriels retenus à ce jour. « Cette nouvelle approche collaborative va permettre de rapprocher recherche scientifique et recherche médicale et de contribuer à favoriser les partenariats public-privé autour d’un objectif commun, l’identification de nouveaux traitements efficaces », ajoute Antoine Bril. A terme, elle conduira à apporter de nouveaux traitements, mieux adaptés, plus efficaces et avec un niveau de sécurité amélioré.
Cancer colorectal chez les plus de 70 ans : quels bénéfices à une prise en charge gériatrique en périopératoire ?
Un traitement court de 6 ou 9 mois efficace contre la tuberculose multirésistante
Regret post-vasectomie : la vasovasostomie, une alternative à l’AMP
Vers un plan Maladies rénales ? Le think tank UC2m met en avant le dépistage précoce