Depuis le début de l'épidémie, les enfants semblent moins touchés par le SARS-CoV-2, comme le rapporte de nouveau une étude en Islande. Et s'ils développent le plus souvent une forme légère, voire asymptomatique, de la maladie en cas d'infection, quelques formes sévères ont aussi été rapportées. Le peu de cas d'infection notifiés rend toutefois complexes la compréhension des spécificités pédiatriques.
Suivi des études cliniques pédiatriques en temps réel
C'est pourquoi l'INSERM a mis en place un groupe de travail dédié à l'infection Covid-19 chez l'enfant au sein du réseau national d’investigation clinique pédiatrique de l'INSERM, Pedstart. « En comprenant ce qui différencie le comportement du virus ou la réponse de l’organisme selon l’âge, il sera possible d’identifier des mécanismes à cibler », explique l'INSERM.
Le groupe de travail recense en temps réel les études cliniques menées en France chez les enfants afin de compiler les données. Les cohortes French Covid-19 et Pandor incluent des enfants hospitalisés, mais d'autres études concernent aussi des enfants non hospitalisés. « Au total, on recense déjà une quinzaine d’études en France, majoritairement des études de cohortes observationnelles et des registres », indique Régis Hankard, coordinateur du réseau Pedstart.
En fédérant les initiatives françaises sur l'infection Covid-19, le groupe de travail de Pedstart a vocation à accélérer la recherche et les connaissances pédiatriques en vue de développer des traitements adaptés à cette population.
Une moindre contagiosité ?
Car quel que soit le pays, la même tendance semble se dessiner. La Chine est la première à avoir dressé ce constat, et une récente étude portant sur la propagation du SARS-CoV-2 dans la population islandaise, parue dans le « New England Journal of Medicine », atteste également de la faible représentativité des enfants. Le dépistage de la population générale a en effet montré que l'incidence de l'infection était plus faible chez les moins de 10 ans par rapport au reste de la population.
Au-delà de cette observation, l'analyse des transmissions du SARS-CoV-2 au sein du cluster des Contamines, parue dans « Clinical Infectious Diseases », suggère que la transmission du virus par les enfants pourrait avoir une dynamique différente de celle des adultes. Parmi les 12 personnes testées positives de ce cluster, se trouvait un enfant de 9 ans. Bien que symptomatique (léger) et malgré de nombreuses interactions sociales, il n'a pas transmis la maladie. L'enfant, co-infecté par d'autres virus respiratoires, a en revanche propagé des picornavirus (rhinovirus ou entérovirus) et le virus de la grippe au sein des écoles qu'il fréquentait. Les auteurs de l'étude notent que ces co-infections ont pu influencer la transmission du SARS-CoV-2.
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