Covid-19 : une étude francilienne pour comprendre et traiter les anosmies prolongées

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Publié le 02/06/2020
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Crédit photo : PHANIE

Parfois plusieurs semaines après les premiers symptômes, certains patients Covid-19 frappés d’anosmie n’ont toujours pas recouvré pleinement leur odorat. C’est forts de ce constat que des médecins ORL franciliens de l'hôpital Fondation Adolphe-de-Rothschild et de l’hôpital Lariboisière (AP-HP) lancent, via « Le Quotidien », un appel aux médecins généralistes afin de recruter des patients atteints de ce trouble, aujourd’hui reconnu comme symptomatique de l'infection Covid-19, dans le cadre d'une étude visant à mieux le comprendre.

Des tests RT-PCR seront réalisés

« Pendant plusieurs semaines, nous avons dit aux patients que s’ils souffraient d’une perte d’odorat, ils devaient rester chez eux et ne pas prendre de traitement », explique le Dr Alain Corré, ORL comptant parmi les investigateurs de cette étude. « Or, alors que dans la plupart des cas, l’anosmie disparaît après 8 à 10 jours, il s’avère aujourd’hui que de nombreuses personnes en souffrent toujours, plus d’un mois après avoir présenté les premiers signes », complète-t-il.

Au travers de cette étude, les médecins veulent d’abord constater à l'IRM s’il y a toujours une obstruction inflammatoire des fentes olfactives. Un test RT-PCR sera ensuite pratiqué afin de vérifier si le SARS-CoV-2 est toujours présent, des cas de présence prolongée du virus ayant été constatés par ailleurs.

Évaluer l'intérêt de la cortisone

« Ensuite, nous réaliserons un score avec des odeurs calibrées puis proposerons un protocole de traitement randomisé avec deux bras : un groupe devra se laver le nez matin et soir pendant 30 jours avec du sérum physiologique, pendant que l’autre utilisera du sérum physiologique et de la cortisone », détaille le Dr Corré qui précise que les deux groupes bénéficieront d’une rééducation olfactive.

À l’issue du mois de traitement, un nouveau score olfactif sera réalisé. Les patients ne présentant plus de symptômes seront sortis de l’étude et les patients toujours frappés d’anosmie poursuivront, cette fois-ci dans leur ensemble, le traitement à base de budésonide. « Notre volonté est de vérifier si la cortisone présente un intérêt thérapeutique pour les patients anosmiques atteints de Covid-19, car nous savons qu’elle est par ailleurs efficace pour les anosmiques touchés après une rhinite aiguë », détaille l’ORL parisien.

Pour entrer en contact avec les investigateurs, une adresse mail est à la disposition des médecins généralistes dont les patients sont atteints d’anosmie entre 30 et 90 jours après l’apparition des symptômes : anosmie.recherche@gmail.com.


Source : lequotidiendumedecin.fr