Alors que le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC) s’inquiétait le 24 septembre d’une recrudescence des cas de Covid-19 dans l’Union européenne (UE) et au Royaume-Uni, une nouvelle modélisation prédit des pics de contamination sur le continent jusqu’en janvier 2021.
Paru dans la revue « Scientific Reports », ce travail, mené par des chercheurs français, italiens et danois, décrit la dynamique temporelle d’une deuxième vague dans chaque pays européen. Leur modèle, inspiré de la physique (technique appelée groupe de renormalisation), s’appuie notamment sur les données relatives aux taux d’infection et aux déplacements à l’intérieur et entre pays européens, collectées entre mars et juillet 2020. Il prend également en compte les mesures mises en place pour contenir la diffusion du SARS-CoV-2 (distanciation physique, hygiène, contrôle des rassemblements, quarantaine, etc.).
Un pic en France dès octobre
Cinq scénarios ont été établis, et les résultats suggèrent qu'une deuxième vague en Europe se produira entre juillet 2020 et janvier 2021 et que « le moment précis pour chaque pays peut être contrôlé via des mesures de distanciation sociale et aux frontières », insistent les auteurs.
Dans le détail, en croisant les simulations des différents scénarios, la modélisation fait apparaître un pic en France dès le début du mois d’octobre. En Italie, le pic interviendrait quelques semaines plus tard, fin octobre, tandis que le Royaume-Uni connaîtrait une hausse progressive des cas jusqu’à la mi-novembre.
Les chercheurs en ont tiré une simulation vidéo, disponible sur Youtube. Cette simulation commence en semaine 25 et prend en compte le début d’une deuxième vague, début août, dans plusieurs pays européens (Belgique, Bosnie, Croatie, Tchéquie, Grèce, Pays-Bas, Serbie, Slovaquie, Slovénie et Espagne).
Un « moment décisif », selon l'UE
En parallèle, l’ECDC s’inquiète d’un « nette augmentation des taux de notification dans toute l’UE et au Royaume-Uni depuis le mois d’août ». La Dr Andrea Ammon, directrice de l’ECDC, a ainsi rappelé les recommandations en vigueur : « Jusqu’à ce qu’un vaccin sûr et efficace soit disponible, l’identification rapide, les tests et la mise en quarantaine de cas contacts à haut risque figurent parmi les mesures les plus efficaces pour réduire la transmission. »
« Il est très clair que cette crise n'est pas encore derrière nous. Nous sommes à un moment décisif, et nous devons tous agir avec détermination et utiliser les outils dont nous disposons. (…) C’est peut-être notre dernière chance d’éviter une répétition de la situation du printemps dernier », a ajouté Stella Kyriakides, Commissaire à la santé.
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