Deux prises de sang permettraient de détecter les patients atteints d'un cancer du poumon non à petites cellules (CBNPC) plus rapidement résistant au traitement, et donc d’adapter celui-ci.
L’étude présentant ces résultats, menée par des équipes françaises de l’Institut Gustave-Roussy, de l’INSERM et de l’université Paris-Sud, est parue dans « Cancer research ». Les chercheurs ont inclus 39 patients atteints d’un CBNPC et porteurs d’un réarrangement du gène ALK. Ils ont réalisé une première prise de sang à l’inclusion, puis une seconde deux mois après le début du traitement par crizotinib (chez seulement 29 patients, 10 d’entre eux étant alors suivis dans d’autres centres).
Ils ont isolé dans les échantillons sanguins les cellules tumorales circulantes (CTC) porteuses d’un nombre anormal de copies du gène ALK. Et ils ont constaté qu’une baisse du nombre de ces CTC (ce qui concernait 13 patients sur 29) était associée à une survie sans progression significativement plus longue. La médiane de survie était ainsi de 14 mois pour les patients qui voyaient leur nombre de CTC avec anomalie du gène ALK diminuer, alors qu’elle était de 6 mois pour ceux qui voyaient ce nombre augmenter ou rester stable.
Un biomarqueur pour l'efficacité du traitement
Parmi les patients atteints d’un CBNPC, 4 % sont porteurs d’un réarrangement du gène ALK. Ils sont alors généralement jeunes et non-fumeurs. Le traitement standard dans ce cas est le crizotinib, disponible depuis 2011.
Cette méthode par comptage des CTC porteuses d’un nombre anormal de copies du gène ALK à l’inclusion puis après deux mois de traitement demande à être validée avant de pouvoir être utilisée en pratique clinique. Elle serait pourtant très utile car l’apparition d’une résistance au crizotinib est très variable selon les patients (entre quelques mois et quelques années), et ne peut être prédite par biopsie tumorale, ni par la recherche d’ADN circulant, ni par la seule analyse des CTC avant traitement. Or, d’autres traitements, ciblant la résistance au crizotinib, ont été développés et pourraient alors être utilisés.
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