Bien que le cancer de la thyroïde soit rare, son incidence augmente rapidement (3 à 6 % par an).
Il y aurait environ 4 000 cancers de la thyroïde cliniques, détectés chaque année en France. Le traitement standard d'une tumeur différenciée, précoce et localisée est l’ablation chirurgicale de la glande thyroïde, complétée par un traitement à l’iode radioactif (IRA) et un traitement endocrinien. La grande majorité des patients (90 %) guérit, mais 10 %, soit un peu moins de 350 patients par an en France ne répondent pas à ce traitement, font des rechutes et peuvent présenter des métastases pulmonaires et osseuses. « Seulement les deux tiers des patients ayant une maladie métastatique présentent une captation substantielle de l’iode radioactif et moins de 40 % d’entre eux obtiennent une rémission », a déclaré le Pr Martin Schlumberger, chef de service de médecine nucléaire à l’Institut Gustave Roussy. Jusqu’à présent, très peu d’options efficaces existaient pour traiter le cancer de la thyroïde différencié réfractaire à l’iode radioactif et le taux de survie à 10 ans est de 15 % seulement.
Un inhibiteur agissant par liaison de type V
Le lenvatinib inhibe simultanément les activités de plusieurs molécules dont les récepteurs du facteur de croissance endothéliale vasculaire (VEGFR), les récepteurs du facteur de croissance des fibroblastes (FGFR), RET, KIT, et les récepteurs du facteur de croissance dérivé des plaquettes (PDGFR). De plus, le lenvatinib possède un nouveau mode d’inhibition de kinase de type V qui est différent des autres molécules ITK existantes. Les résultats de l’étude pivot SELECT ont montré que le lenvatinib était associé à une durée significative et très importante de survie médiane sans progression de 18,3 mois contre 3,6 mois pour le placebo (RR 0,21 ; IC à 99 % : 0,14-0,31 ; p < 0,0001).
« L’efficacité du lenvatinib est spectaculaire avec un taux de réponse de 65 %, rapide dès le 2e mois, et durable jusqu’à 20 mois », a souligné le Pr Martin Schlumberger. Les événements indésirables liés au traitement (hypertension, diarrhée, fatigue, perte d’appétit, perte de poids, nausées) peuvent être contrôlés par des traitements symptomatiques et par une diminution des doses (dose initiale de 24 mg en une prise par jour). Les analyses en sous-groupes ont montré que le lenvatinib était efficace aussi bien chez les malades naïfs qu’en 2e ligne, sur toutes les métastases quel que soit leur siège (os, poumon…) et quel que soit l’âge du patient. « Depuis l’obtention de l’AMM en mai 2015, 96 patients ont été traités, gratuitement », a déclaré Evelyne Lepetit (directrice du département oncologie Eisai France). Le développement du lenvatinib marque l’engagement d’Eisai dans sa mission human health care (hhc) et dans le traitement des maladies orphelines. Le lenvatinib fait actuellement l’objet d’études cliniques dans différents types de cancers dont le carcinome hépatocellulaire (phase III), le carcinome des cellules rénales (phase II), le cancer du poumon non à petites cellules (phase I) et le cancer de l’endomètre (phase II).
Conférence de presse organisée par le laboratoire Eisai
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