Quelque 240 millions de personnes dans le monde souffrent actuellement d'hépatite B chronique selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS). 800 000 en meurent chaque année. Si les traitements actuels, interféron pégylé ou antiviraux, offrent une certaine efficacité pour réduire l'infection et limiter l'évolution de la maladie, ils exigent d'être pris au long cours au risque, en cas d'arrêt, de voir se réactiver le virus.
Les travaux menés par le Pr Michel Strubin, microbiologiste de l'université de Genève en collaboration avec le Dr Olivier Hantz du Centre de recherche en cancérologie de Lyon* portent précisément sur les mécanismes de réplication du virus de l'hépatite B (VHB) au niveau cellulaire et sur les moyens de les contrecarrer. De fait, au premier temps de l'infection, le chromosome du VHB se révèle extrêmement stable au sein du noyau, circonscrit par un anneau empêchant sa diffusion au reste de la cellule. Les chercheurs ont tout d'abord confirmé le rôle clé d'un groupe de protéines hôtes, Smc5/6, à l'origine de ce phénomène. Ils ont ensuite mis en évidence la stratégie de contre-attaque du virus par la production d'une petite protéine, dite « protéine X ». Celle-ci recrute l'anneau vers un ensemble E3 ubiquitine ligase, libérant ainsi le chromosome du virus.
Des résultats transposables aux virus de l'herpes ou au papillomavirus
« L'enjeu de nos travaux serait de trouver un moyen d'agir sur la protéine X, soit en l'empêchant de se fixer à l'anneau, soit en l'empêchant de fixer l'anneau à l'ubiquitine, explique le Pr Strubin, qui a dirigé les recherches. Mais il reste pour cela à comprendre plus précisément son mode d'action. » En tout état de cause, ces premiers résultats ont déjà permis de mettre dans la boucle le laboratoire américain Gilead, dans la quête d'une possibilité chimique de neutraliser l'action de la protéine X. Les recherches se poursuivent également pour transposer ces résultats à de nouvelles voies thérapeutiques contre des virus aux mécanismes proches de ceux de VHB, tels que celui de l'herpes ou le papillomavirus.
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