En matière de recherche d’excellence en cardiologie, le Pr Jérôme Roncalli n’en est pas à son coup d’essai.
En 2005, sous la direction des Prs Fauvel et Galinier, il a réalisé la première injection de cellules souches de la moelle osseuse par voie intracoronaire au CHU de Rangueil (Toulouse). En 2009 c’est encore lui qui est le premier à réaliser cette opération directement dans le cœur par les artères périphériques. Aujourd’hui en pointe sur les thérapies cellulaires pour les pathologies cardiaques, le CHU toulousain est l’investigateur coordonnateur du plus important programme d’Europe à travers trois études dont l’étude MESAMI.
Retarder la transplantation cardiaque
Il s’agit d’un programme académique institutionnel qui a reçu début 2016 l’autorisation de l’ANSM et l’ouverture au recrutement. Il associe le CHU de Toulouse et l’Établissement Français du Sang pour les phases 1 et 2. La phase 3 prévoit ensuite le transfert de technologie à la plateforme industrielle cell4cure (filiale du laboratoire du fractionnement du sang). Elle sera soutenue notamment par la BPI à hauteur de 7 millions d’euros. « L’étude MESAMI a pour but de traiter les patients souffrant d’une insuffisance cardiaque d’origine ischémique », explique le Pr Roncalli. À travers cette étude, les équipes du CHU de Toulouse ciblent les patients âgés de 75 ans au moins et qui restent symptomatiques malgré un traitement médical optimal et des techniques de revascularisation. « Nous leur proposons alors la thérapie cellulaire pour retarder la transplantation cardiaque », explique le cardiologue.
90 patients dans les 18 prochains mois
Dans le cadre de MESAMI, le CHU souhaite ainsi recruter 90 patients dans les 18 prochains mois, dont une trentaine à Toulouse, ainsi qu’à l’hôpital Henri Mondor de Créteil, à la Pitié Salpétrière, et dans les CHU de Nantes, Lille et Grenoble. La méthodologie prévoit une étude randomisée versus placebo. Un patient sur deux recevra donc un médicament de thérapie innovante (MTI) suite à un prélèvement de cellule souche par ponction de moelle osseuse. Cette moelle osseuse sera d’abord adressée à l’EFS qui fera une culture des cellules adhérentes pour sélectionner les cellules mésenchymateuses autologues de la moelle osseuse.
« Au bout de 17 jours de culture, nous obtenons le MTI que nous injectons dans les 24 heures dans le muscle cardiaque du patient par voie percutanée en passant par une artère périphérique. Nous aurons au préalable réalisé une cartographie du ventricule gauche en 3D », détaille le Pr Roncalli. Deux à trois mois après l’injection, les médecins évaluent la capacité d’exercice à l’effort des patients dans le cadre d’un suivi qui dure un an. À Toulouse, les patients sont de plus en plus adressés par les cardiologues de ville* et repérés dans la file active des consultations pour bilan d’insuffisance cardiaque.
* Pour adresser un patient prendre contact avec l’unité d’insuffisance cardiaque du CHU de Toulouse.
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