Des chercheurs de l’Institut des neurosciences à Grenoble (INSERM, Université Joseph-Fourier, CNRS) ont découvert qu’une plante médicinale africaine produisait des quantités importantes de molécules antalgiques. Le plus surprenant dans l’histoire est que cette molécule « naturelle » est identique au tramadol, ce médicament obtenu jusque-là par pure synthèse. C’est ainsi la première fois qu’un médicament de synthèse issu de l’industrie pharmaceutique est découvert à forte concentration dans une source naturelle.
Le pêcher africain, un arbuste très répandu
« Tous les résultats convergent et confirment la présence de tramadol dans l’écorce des racines de Nauclea latifolia, a commenté Michel de Waard, directeur de recherche à l’INSERM et coordonnateur principal de l’étude publiée dans la revue « Angewalte Chemie ». À l’inverse, aucune trace de la molécule n’a pu être détectée dans la partie aérienne de l’arbuste (feuilles, tronc et branches) ». Nauclea latifolia est un petit arbuste, aussi appelé pêcher africain, abondamment répandu dans toute l’Afrique sub-saharienne. En médecine traditionnelle, notamment au Cameroun, cette plante est utilisée dans le traitement de différentes pathologies incluant l’épilepsie, la fièvre, le paludisme et la douleur.
Ce résultat majeur ouvre des perspectives aux populations locales pour accéder à une source de traitement bon marché et valide les concepts de médecine traditionnelle (sous forme de décoction d’écorces de racines). « Il existe plus de 10 espèces différentes de cet arbuste en Afrique, nous pourrions imaginer refaire les mêmes tests afin de déterminer la présence ou non de tramadol selon les espèces », a ajouté le chercheur. Ces résultats permettent de mettre en garde contre le risque de dépendance liée à la surconsommation des racines de cette plante, le tramadol faisant partie de la catégorie des opiacés.
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