Pourquoi le vaccin anti-VIH le plus avancé, celui de l’essai RV144 (phase 3), mené en Thaïlande, entraîne une protection chez certains participants et pas d’autres ? L’équipe, dirigée par le Dr Rasmi Thomas, au Walter Reed Army institute of research, à Silver Spring aux États-Unis, a mis en évidence, dans une analyse complémentaire publiée dans « Science Translational Medicine », que le risque d’infection au VIH serait moindre dans un sous-groupe de sujets vaccinés qui expriment un allèle spécifique du complexe HLA de classe II. Néanmoins, il n’est pas dit que cela puisse se vérifier pour d’autres types de vaccin VIH.
Dans l’essai RV144, deux réponses anticorps avaient été corrélées à l’infection par le VIH-1 : IgA anti-Env (protéine de l’enveloppe) et IgG contre une portion de la protéine virale gp120. Au cours du suivi, un constat très net avait pu alors être tiré : alors que des taux élevés d’IgA anti-Env étaient associés à une augmentation du risque d’infection VIH, des taux élevés d’IgG anti-Env étaient à l’inverse associés à une diminution de ce risque.
Dans cette toute dernière étude, le Dr Rasmi Thomas explique avoir avancé en montrant que « les réponses anticorps étaient corrélées à un risque augmenté ou diminué seulement en fonction de la présence chez l’hôte d’allèles HLA spécifiques ».
Testé par l’armée américaine en Thaïlande
L’essai RV144, financé par l’armée américaine, mené chez 16 000 sujets à risque d’infection VIH, avait affiché en 2009 un taux d’efficacité de 31,2 % à 42 mois après la vaccination. Comme les cellules CD4 restreintes au système HLA de classe II sont impliquées dans la protection d’anticorps, l’équipe scientifique a cherché à savoir si les génotypes du système HLA de classe II avaient un impact sur les taux d’anticorps spécifiques anti-VIH1 et in fine sur l’acquisition de l’infection virale chez 760 sujets.
La récente analyse a ainsi révélé que l’expression de l’allèle HLA DPB1*13 était la plus protectrice vis-à-vis de l’infection VIH. Les sujets qui exprimaient HLA DPB1*13 présentaient aussi les taux les plus élevés d’IgG contre une portion spécifique de l’enveloppe et surtout le risque le plus faible de contracter le VIH. Dans ce sous-groupe, l’efficacité était ainsi de 71 %. Selon le Dr Rasmi Thomas pour la revue «The Scientist », « ce que nous montrons aujourd’hui, c’est que tout le monde produisant ce type de bonne réponse anticorps (IgG anti-Env) n’est pas protégé, mais seulement ceux qui ont le variant HLA DPB1*13 ». En comprenant mieux en quoi est différente la réponse anticorps des porteurs de l’allèle protectrice, l’équipe espère qu’il sera possible de mettre au point un vaccin efficace chez tous.
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