Soignera-t-on bientôt les infections à VHC et à VIH par anticorps (Ac) monoclonaux ? C’est ce que laissent penser des chercheurs CNRS de l’Institut de Génétique Moléculaire de Montpellier au vu de leurs derniers résultats parus dans PLoS Pathogens. L’équipe de Marc Piechaczyk vient en effet de montrer chez un modèle de leucémie virale chez la souris qu’un traitement très court de quelques jours peut avoir un effet immunitaire ressemblant à celui conféré par une vaccination. Alors que les Ac monoclonaux viraux ont disparu en trois semaines, à plus d’un an il existait une réponse immunitaire antivirale, forte et prolongée.
Alors que le seul mécanisme d’action reconnu pour les Ac monoclonaux jusqu’à présent était la neutralisation et l’élimination directe du virus, il semble qu’il existe une autre voie par laquelle s’exerce leur effet protecteur antiviral. Les biothérapies cibleraient certaines protéines virales exprimées à la surface des cellules infectées. Cette réponse immunitaire persistante serait médiée par une activation prolongée des cellules mémoire T CD8 antivirales, d’où la dénomination proposée d’« immunothérapie passive» ou encore de «vaccination».
Anticorps neutralisants.Deux points importants dans l’étude montpelliéraine sont à souligner pour l’avenir. Le premier, c’est que les chercheurs ont mené leurs expériences chez de jeunes animaux au système immunitaire immature encore en développement. Le second, c’est que les rongeurs ont été traités par les Ac neutralisants peu de temps après l’infection, ce qui pourrait être applicable en post-exposition pour des infections virales potentiellement graves, telles que le VHC et le VIH. Ces deux éléments suggèrent une application potentielle en médecine chez les nouveau-nés de mères séropositives pour le VIH. L’administration exogène d’Ac monoclonaux anti-VIH en période périnatale aux enfants infectés pourrait reproduire le phénomène de « vaccination naturelle » qui se produit à la naissance contre d’autres virus avec la transmission d’Ac maternels protecteurs. Une piste à suivre en tout cas, ce d’autant que les premiers résultats chez de jeunes macaques atteints du SIV sont encourageants.
PLoS Pathogens, juin 2010, volume 6, n° 6.
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