L'implant est semi-invasif et conçu pour être porté à long terme. Chaque enregistreur est constitué de 64 électrodes épidurales en contact avec la dure-mère afin de mesurer les électro-corticogrammes. Le décodage de ces signaux est réalisé à l'aide d'algorithmes sophistiqués.

Un dispositif performant

Au cours des 24 mois de l'étude, le patient a fait différents exercices mentaux pour entraîner l'algorithme à comprendre ses pensées et augmenter le nombre de mouvements. Au total, le patient a passé 45 jours au laboratoire pour actionner l'exosquelette et 95 jours à domicile à s'entraîner avec l'avatar du jeu vidéo.

Par rapport à des microélectrodes, ces sondes épidurales se sont avérées aussi efficaces, indiquent les auteurs. Le système était réutilisable environ 7 semaines sans recalibration. Jusqu'à 8 degrés de liberté ont pu être mis en œuvre simultanément, avec un taux de succès de 71 %.

L'exosquelette est limitée par un problème d'équilibre, l'appareil devant être maintenu au plafond par un système de suspension. L'utilisation dans la vie de tous les jours n'est pas envisageable dans l'immédiat. L'essai se poursuit avec trois patients supplémentaires inclus.

Pour le Pr Stephan Chabardes, neurochirurgien du CHU de Grenoble et dernier auteur : « Ces résultats nous rapprochent un peu plus du moment où l'on pourra aider les patients tétraplégiques à commander des ordinateurs à l'aide des seuls signaux cérébraux, peut-être en commençant par conduire des chaises roulantes à l'aide de l'activité cérébrale plutôt qu'avec des manettes et de progresser dans le développement d'un exosquelette pour une plus grande mobilité. »