La stimulation cérébrale profonde (SCP) pourrait-elle ralentir l'évolution de la maladie de Parkinson ? C'est que suggère pour la première fois dans « Neurology » une petite étude américaine randomisée chez 28 patients à un stade très précoce.
L'essai avait suscité la controverse à son lancement en 2006 car cette technique invasive est réservée aux formes sévères sensibles à la dopamine. Ces récents résultats posent la question d'un bénéfice à réaliser la chirurgie plus précocement dans la prise en charge.
Plongée dans l'inconnu
« Comme c'était le premier essai très précoce de SCP, on ne savait pas si la SCP pourrait apporter un bénéfice dans l'amélioration des symptômes moteurs très précoces dans la maladie de Parkinson », explique le Pr Mallory Hacker, premier auteur.
L'équipe de l'université Vanderbilt a comparé l'évolution à 24 mois des tremblements d'un groupe de patients traités par l'association SCP + traitement médical optimal (n = 14) par rapport à un autre traité par traitement médical optimal seul (n = 14).
Les patients inclus âgés de 50 à 75 ans étaient traités pour une maladie de Parkinson depuis 6 mois à 4 ans à un stade peu évolué (Hoehn & Yahr II).
Les évaluations régulières (6, 12, 18 et 24 mois) étaient réalisées en comparant les vidéos à J1 sous traitement médicamenteux et stimulation (« on therapy ») et à J8 sans traitement médicamenteux ni stimulation (« off therapy »).
Des résultats à confirmer
L'étude révèle qu'à 24 mois les tremblements de repos en « off » étaient significativement plus importants dans le groupe médicament seul par rapport au groupe médicament + SCP. De plus, il y a eu davantage de patients dans le groupe médicament seul (86 %) qui ont développé de nouveaux tremblements dans des membres non atteints jusque-là que dans le groupe médicament + SCP (46 %). Quatre patients du groupe médicament + SCP ont présenté une amélioration des tremblements de repos avec, pour l'un d'eux, une disparition complète dans tous les membres affectés.
L'agence américaine de régulation, la Food and Drug Agency (FDA) a d'ores et déjà donné son accord pour un essai multicentrique de phase III chez 280 patients à un stade très précoce de la maladie de Parkinson. L'essai devrait débuter en 2019 dans 17 centres médicaux américains ayant rejoint le centre Vanderbilt.
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